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Le - Oise : il percute les gendarmes, son avocat dénonce les «excès» des militaires

Oise : il percute les gendarmes, son avocat dénonce les «excès» des militaires

Hervé Duclona a été condamné jeudi à 18 mois de prison, dont huit avec sursis, pour refus d’obtempérer. Lors d’une course poursuite, il était entré en collision avec la voiture des gendarmes.

 Un gandarme a failli être percuté par la voiture.
Un gandarme a failli être percuté par la voiture. LP/MARINE LEGRAND

Par Alexis BissonLe 23 octobre 2020 à 11h44

Hervé Duclona est-il un simple passionné de voiture qui a voulu « rendre service » ou une « mule » qui agissait entre Paris et l’Oise ?

Jeudi, le tribunal de Compiègne a penché pour la deuxième option en condamnant le jeune homme âgé de 23 ans à 18 mois de prison, dont huit avec sursis. Il a été maintenu en détention à l’issue de l’audience.

La voiture des gendarmes percutée

Dans la nuit de lundi à mardi, peut avant 2 heures, cet habitant du XIXe arrondissement de Paris est pris en chasse par un équipage du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) alors qu’il roule « à grande vitesse » aux abords des communes de Mélicocq et Cambronne-lès-Ribécourt.

En voyant les gyrophares dans son rétroviseur, l’automobiliste « panique » et accélère de plus belle. Jusqu’à ce qu’il perde une première fois le contrôle de son véhicule dans un virage en « tapant » un trottoir.

Sa Twingo RS, une voiture sportive, se retrouve en sens inverse de la chaussée, à une cinquantaine de mètres des trois gendarmes qui barrent la route

Hervé Duclona remet alors les gaz et fonce en direction des militaires, dont l’un, sorti du véhicule, doit se précipiter dans l’habitacle pour éviter le choc. La voiture des gendarmes tente alors d’avancer mais est malgré tout percutée à l’avant, côté passager.

«Avec cette Twingo RS, je me suis fait plaisir»

Le jeune homme poursuit sa route, cette fois en direction de Thourotte. À vive allure, il percute le terre-plein central d’un rond-point et la petite voiture se retrouve définitivement immobilisée. Interpellé, les trois gendarmes retrouveront sur le fuyard plus de 2 000 euros en liquide, dont il ne sera pas en mesure de donner l’origine.

Pressé de questions par le président du tribunal, le prévenu répond invariablement « Je veux garder le silence. » Que faisait ce soir-là le jeune Parisien dans le Compiégnois ?

« Un grand du quartier nous a demandé de rendre un service et il m’a proposé une voiture, indiquera-t-il aux enquêteurs après son interpellation. Il n’y avait pas de contrepartie, mais j’aime beaucoup conduire, j’aime les voitures. Et avec cette Twingo RS, je me suis fait plaisir. »

«Quand des militaires disent de s’arrêter, on s’arrête»

« Un plaisir décuplé par l’appât du gain, embraye la procureure de la République, pour qui le prévenu était dans un rôle de mule. Il a voulu s’amuser en jouant avec la vie des forces de l’ordre, comme dans un jeu vidéo. »

Pas de l’avis de l’avocat d’Hervé Duclona qui, dans une défense pour le moins surprenante, estime que cette course-poursuite « fait partie des risques du métier » pour les gendarmes. Et de se demander « s’il n’y a pas un peu d’excès » des militaires qui ont « décidé de percuter le véhicule » de son client. « Quand des militaires disent de s’arrêter, on s’arrête », s’agace un gradé de la gendarmerie de l’Oise.

Source : www.leparisien.fr

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