Des gendarmes ont été la cible de tirs et de jets de pierre à deux reprises mercredi et vendredi en banlieue de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, où les violences contre les forces de l’ordre sont en augmentation, a indiqué la gendarmerie.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, gendarmes et pompiers intervenaient sur une voiture en flammes au bord de la route qui longe la tribu de Saint-Louis, régulièrement théâtre d’incidents quand «il y a eu des coups de feu et des projectiles dans leur direction, venant de personnes cachées dans la végétation, sans impact, ni blessé», a déclaré à l’AFP Guillaume Chanudet, chargé de communication de la gendarmerie.
Toujours à Saint-Louis, un véhicule de la gendarmerie, en opération pour récupérer une voiture volée, a été visé mercredi matin par deux tirs d’arme à feu, dont un a atteint la portière du véhicule.
«Fort heureusement, les militaires avaient embarqué dans un véhicule blindé, ce qui a certainement garanti leur sécurité et leur intégrité. Ces faits sont proprement insupportables», a déclaré à NC-1ére Télé, Emmanuel Miglierina, commandant de la gendarmerie dans l’archipel.
Ces incidents interviennent alors que le nombre de gendarmes blessés dans des agressions en Nouvelle-Calédonie est passé de 17 à 35 entre 2014 et 2015.
Globalement, la délinquance a augmenté de 20% sur la même période avec une part des mineurs, près d’un tiers des délits, qui suscite l’inquiétude.
Cette semaine, quatre mineurs âgés de 16 et 13 ans ont été condamnés à des peines de prison ferme, pour des violences envers des gendarmes. Un mandat de dépôt a été prononcé pour les deux plus âgés. «La prison est une réponse (…) mais ça n’est pas l’unique réponse. Tous les acteurs de la société doivent s’unir pour engager des actions de prévention», a déclaré Alexis Bourroz, procureur de la République, lors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal jeudi.
Il a à cet égard déploré que le suivi des mineurs ne se fasse pas «dans des conditions satisfaisantes». La plupart des mesures prononcées par la justice ne sont en effet pas exécutées, en raison de dysfonctionnements au sein de la protection judiciaire de la jeunesse, du ressort du gouvernement local. Une nouvelle direction vient d’être nommée.