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Le - Non, ce n’est pas un gendarme qu’on voit détruire la stèle du maréchal Juin

Non, ce n’est pas un gendarme qu’on voit détruire la stèle du maréchal Juin

Non, ce n’est pas un gendarme qu’on voit détruire la stèle du maréchal Juin

Par Service Checknews 19 novembre 2019 à 11:26

Des internautes ont remarqué qu’un homme filmé samedi lors de l’acte 53 des gilets jaunes en train de dégrader la stèle du maréchal Juin avait aussi été pris en photo avec un bouclier de gendarme. Celui-ci a été récupéré par les manifestants après une charge.

Question posée par Hunt le 19/11/2019

Bonjour,

Alors que des manifestants accusent des policiers infiltrés d’être des casseurs, une nouvelle image partagée sur les réseaux sociaux ce mardi semble les conforter. La stèle du maréchal Juin, dégradée place d’Italie samedi lors du premier anniversaire des gilets jaunes, aurait été détruite par des gendarmes. Pour preuve : un photomontage, partagé dans un tweet depuis supprimé, montrant sur une première photo une personne s’attaquer à la stèle à coups de barre de fer, et une seconde image de cette même personne posant en compagnie d’un autre homme, qui tient un bouclier de gendarmes.

Alexis Corbière@alexiscorbiere

Ces 2 images sont très troublantes. Les casseurs ont-ils volé un bouclier aux gendarmes ? Ou ce provocateur qui a saccagé le monument en hommage au Mal Juin était sous protection des forces de l’ordre ? Il faut des réponses. M. le Préfet dans quel camp étaient ces provocateurs ? https://twitter.com/souf_belkadi/status/1196655669975437313 …60409:20 – 19 nov. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité1 000 personnes parlent à ce sujet

«Deux images très troublantes», a estimé le député de La France insoumise Alexis Corbière. La première est issue d’une vidéo, filmée notamment par l’agence AP, comme on peut le voir sur ce live du Figaro. La seconde image provient de Snapchat et a été recadrée, comme on peut le voir sur une photo partagée par l’essayiste d’extrême droite Laurent Obertone.

Nous n’avons pas retrouvé l’origine de cette image, mais grâce à plusieurs vidéos filmées en amont, CheckNews a pu reconstituer les faits.

Le bouclier, siglé gendarmerie, a en réalité été perdu par un gendarme, et récupéré par plusieurs manifestants qui se sont pris en photos avec, le brandissant comme un trophée. On voit ainsi sur cette première vidéo une personne poser à plusieurs reprises avec le bouclier.

Contacté par CheckNews, l’auteur de la vidéo explique : «J’étais à place d’Italie, les manifestants aussi. Ils ont poussé le dispositif des gendarmes pour sortir et là, un gendarme est tombé et a perdu son bouclier. J’ai suivi la manif sauvage, sur une avenue [le boulevard Auguste-Blanqui, ndlr], et j’ai pris les images.» Il était environ 16 heures, selon notre interlocuteur.

Sur cette vidéo filmée par Hors Zone Presse et passée au ralenti, on voit bien des manifestants s’enfuir, après avoir quitté la place d’Italie en bousculant des gendarmes, sur le boulevard Auguste-Blanqui. L’un d’entre eux a un bouclier à la main (à 5’16).

Le service de communication (Sirpa) de la gendarmerie confirme à CheckNews le vol d’un bouclier à un escadron de gendarmes mobiles lors de cette bousculade, à laquelle prenaient part «casseurs déterminés». Selon le Sirpa, le bouclier a été «arraché» par un «adversaire», qui n’était pas un gendarme.

Bouclier brandi comme un trophée

On retrouve le bouclier quelques minutes plus tard sur ce même boulevard. Dans le direct du Média, une voiture est retournée par les manifestants, à partir d’1h16 de vidéo (environ cinquante minutes après le bris de la stèle du maréchal Juin). Le bouclier vole à terre, il est récupéré par les manifestants comme une «prise de guerre», disent-ils. Ils s’enthousiasment, on les entend crier «prenez-le» et «prends-moi en photo».

Deux manifestants posent avec l’équipement de gendarmerie. On retrouve l’un d’eux sur la photo dont nous parlions au début de l’article, avec le casseur de la stèle. On le reconnaît grâce à son anorak bleu aux cordons blancs, et les liserés verts de ses chaussures.

Dans son direct, un journaliste du Monde précise lui aussi qu’un bouclier de gendarme est brandi comme un trophée, au même endroit et au même moment (on y voit également la voiture blanche être retournée).

Arthur Carpentier@Arthur_CrptEn réponse à @Arthur_Crpt

Les manifestants descendent la rue en dégradant méthodiquement les voitures garées, visiblement galvanisées par leur victoire sur une police encerclée et dépassée. L’un d’entre eux brandit un bouclier des FDO en guise de trophée. #Acte53516:09 – 16 nov. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialitéVoir les autres Tweets de Arthur Carpentier

En résumé, l’homme filmé en train de casser la stèle du maréchal Juin sur la place d’Italie apparaît aussi en photo au côté d’une personne brandissant un bouclier de gendarmerie. On le reconnaît grâce à son bonnet, ses gants blancs, et la fourrure de sa doudoune. Or l’homme qui tient l’équipement de protection n’est pas un gendarme. Il apparaît sur d’autres images, où l’on voit des manifestants trouver un bouclier et partir avec. Celui-ci a été récupéré par les manifestants au moment d’un mouvement de foule quittant la place d’Italie par le boulevard Auguste-Blanqui, en forçant un barrage de gendarmerie.

Edit à 12h10 : ajout des déclarations du Sirpa gendarmerie

Service Checknews

Source : www.liberation.fr

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