Naujac-sur-Mer (33) : l’arrêté interdisant les radars embarqués privés est « illégal »
Le maire de la commune avait interdit ces radars embarqués privés, pas encore actifs en Gironde, sur le territoire de sa commune. Ce mardi, la préfecture dénonce ce texte et demande son « retrait ».
Les radars embarqués privés ne sont pas encore actifs sur les routes du Médoc, dans le nord de la Gironde, où se situe la petite commune de Naujac-sur-Mer. Mais cela ne saurait tarder, soupçonne le maire de la commune, Jean-Bernard Dufourd. Celui-ci a pris un arrêté municipal interdisant donc ces radars embarqués privés dans sa ville, rapportait ce mardi matin France Bleu Gironde.
Dans un premier temps, la préfecture avait annoncé qu’elle étudiait cet arrêté municipal afin de voir si celui-ci était valable ou non. La réponse est tombée mardi après-midi, dans un communiqué diffusé peu avant 15h30 :
« Cet arrêté municipal étant illégal, le préfet de la Gironde demande au maire de Naujac-sur-Mer le retrait de son acte. En cas de refus, l’arrêté sera déféré par le préfet de la Gironde au tribunal administratif pour annulation ».
Une gêne pour les conducteurs ?
L’élu mettait en avant, pour expliquer sa décision, le fait que la sécurité routière ne doive pas être privatisée : « C’est un coup de gueule », assurait-il avant de connaître la décision de la préfecture, interrogé par « Sud Ouest ». « L’élu que je suis voulait surtout faire passer le message qu’il n’est pas acceptable de déléguer au privé des missions qui reviennent à l’État. Je ne suis pas contre les contrôles de vitesse effectués par les forces de l’ordre. Ce n’est pas le problème. Le souci, c’est de voir l’État se désengager.
Sur son compte Facebook, l’élu avait publié le contenu de cet arrêté municipal, pris le 25 avril dernier. « La circulation est interdite sur l’ensemble routier de la commune de Naujac-Sur-Mer, à tous véhicules munis de systèmes de caméras embarquées, pouvant altérer l’attention du conducteur », était-il écrit. L’article 2 précisait toutefois que cet arrêté « ne s’applique pas aux services de police et de la Gendarmerie Nationale ».
Pour justifier cette décision, l’élu se fondait sur un article du Code de la route qui stipule qu’il est « interdit de placer dans le champ de vision du conducteur un appareil doté d’un écran ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation« . Selon l’élu, ces radars embarqués constituent donc une gêne qui pourrait provoquer des accidents.
« Un coup de gueule »
Pour le moment, aucun radar embarqué privé ne circule sur les routes de Gironde. L’expérimentation se déroule actuellement dans la seule région de la Normandie, où 26 véhicules contrôlent discrètement les véhicules depuis le 23 avril.
Mais la généralisation du dispositif est prévue dans l’ensemble du pays d’ici 2020. « Je reçois aujourd’hui de nombreux soutiens de collègues maires et élus qui sont d’accord avec moi », assurait l’élu.
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