Moto : un rallye sécurisant avec les gendarmes
Les motards ont payé un lourd tribut aux accidents de la route, ces dernières semaines. « Nous avons déploré un premier accident mortel le 14 mars sur le département, note le chef d’escadron Olivier Chardavoine, commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière. Dans les trois semaines qui ont suivi, il y a eu un accident mortel en deux-roues pratiquement chaque week-end. »
L’occasion était donc belle de proposer aux motards du département une piqûre de rappel en matière de sécurité. C’était samedi, par un temps ensoleillé, et sur un parcours de toute beauté. Le rallye motocycliste proposé au départ de Lanne-en-Barétous par l’EDSR a fait le plein de motards. 118 machines, 144 participants et un rallye mené pour la première fois avec le « trafico », l’équivalent de l’EDSR de la Guardia civil navarraise.
Sensibiliser aux règles de sécurité
Le rallye se veut pourtant avant tout convivial, pour sensibiliser les participants aux règles du pilotage en sécurité. Les groupes sont composés de douze motards, encadrés chacun par un gendarme et un garde civil espagnol. Après un court rappel théorique, un participant ouvre la voie, immédiatement suivi par un gendarme. « Tous les 10 km, le groupe s’arrête et on débriefe le pilotage du motard qui a ouvert la route ».
Le parcours se prête parfaitement aux rappels des trajectoires en courbes, dans les lacets en direction de Larrau puis des chalets d’Iraty. Après une pause déjeuner à Saint-Jean-le-Vieux, les cortèges passeront en Espagne, longeront les Pyrénées pour rallier La Pierre Saint-Martin et redescendre sur Lanne.
La remise des prix qui clôturera la journée sera encore l’occasion de sensibiliser les motards à la sécurité de l’équipement. Avec une démonstration des airbags des blousons moto des gendarmes. Juste avant cette remise des prix, un motard qui n’a pas participé au rallye, double deux véhicules sur les ralentisseurs du centre bourg de Lanne. Le chef d’escadron lui fait signe de ralentir. « On a encore du boulot, souffle-t-il. Il a de la chance, c’est une journée prévention. »
==>> « Intéressant et pédagogique »
Certains sont des habitués. Mais beaucoup de motards qui ont participé hier au rallye de la gendarmerie l’ont fait pour la première fois. « Ce rallye a une très bonne réputation, explique l’Oloronaise Sabine. Ce qui nous rassemble, c’est la passion de la moto, le plaisir de rouler en groupe. Et le parcours était superbe. » Les consignes rappelées sont, pour elle, évidentes. « Certains prennent encore mal leurs virages, observe-t-elle. C’est primordial, parce que c’est le B A Ba de la moto. » Même satisfaction pour ces deux motards de Pau et Momas. « C’est le bouche-à-oreille qui nous a amenés ici. C’était intéressant et pédagogique. » Ils ont surtout apprécié l’attitude des gendarmes. « Ils ont été super-sympas. Ils ont un uniforme mais ils ont aussi une mentalité de motards. » La sortie fut conviviale. « Il n’y avait pas d’allumés, que des passionnés de moto. »
Source : www.larepubliquedespyrenees.f
Image insolite au coeur de la montagne basque: des gendarmes français et des gardes civils espagnols initient 117 motards à mieux piloter sur les routes sinueuses des Pyrénées au cours d’un rallye transfrontalier de 300 km pour faire diminuer la sur-représentation des conducteurs de deux-roues dans la mortalité sur les routes.
En ce samedi midi ensoleillé, au col de Gamia, les motos et leurs pilotes, pour la plupart masculins, envahissent le parking d’un restaurant, suscitant les commentaires acerbes des clients venus chercher la tranquillité des montagnes.
Les motards, dès 09H00, étaient partis de la bourgade béarnaise de Lanne-en-Barétous (Pyrénées-Atlantiques). Trois heures plus tard, pause-déjeuner, à Gamia. L’après-midi, le circuit concocté par les gendarmes et les gardes civils les conduira en Espagne par le col d’Ibaneta, puis en France, à La Pierre-Saint-Martin, avant un retour au point de départ. Au total, 300 km avalés dans la journée.
Evoluant par groupes de douze, les motards bénéficient d’un encadrement binational: un gendarme à l’avant, un garde civil à l’arrière. Le dispositif est inversé sur le sol espagnol. Chaque participant est évalué à tour de rôle. Ils apprennent les secrets du virage à droite ou à gauche, de l’épingle à cheveux ou de la large courbe.
« Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés. Les motocyclistes espagnols viennent rouler en France et vice et versa », explique le chef d’escadron Olivier Chardavoine, commandant l’Escadron de sécurité routière (EDSR) des Pyrénées-Atlantiques.
Depuis le début de l’année, sur les routes des Pyrénées-Atlantiques, pour la seule zone de gendarmerie, dix personnes sont décédées. Quatre étaient sur des deux-roues motorisées. Parmi eux, l’un était espagnol. Des statistiques certes un peu en-dessous de la moyenne nationale, même si la comparaison est peu probante en raison de la variété des réseaux et des flux routiers, précise l’officier.
« On peut toujours s’améliorer »
Henri Castagnet, « vétéran » de 71 ans, confie à l’AFP avoir chuté dans la matinée en abordant un virage. « Je l’ai pris trop vite, j’ai hésité et je me suis planté, la bulle de ma moto a volé en éclats », raconte cet ancien pompier. « Ce rallye me remet en question. Il n’y a pas d’acquis, on peut toujours s’améliorer », reconnaît-il.
Chloé, 15 ans, les yeux pétillants, arrimée au dos de son père, se dit surtout frappée par « la beauté des paysages et la convivialité de la troupe ». Son père, Didier Acard, 50 ans, décrit, lui, la technique fraîchement apprise pour mieux négocier un virage: « Il faut chercher à l’extérieur, au milieu on bascule la moto, puis on accélère à la sortie pour garder la motricité ».
Responsable de la sécurité routière en Navarre, le commandant Agustin Aznarez se félicite avec ses compatriotes de participer à l’opération. « Un accident en moto a plus de conséquences qu’en voiture. Il est utile d’insister sur le port des équipements de sécurité, casque, blouson, bottes… », souligne-t-il.
« La cause la plus fréquente des accidents de moto est due à un défaut de maîtrise », abonde son homologue français, le commandant Chardavoine. « Cela ne signifie pas que la vitesse était excessive au moment de la chute: on peut décéder d’une chute en deux roues à 30 km/h ou 40 km/h en glissant sur des gravillons ou en heurtant un trottoir ».
« Il faut également tordre le cou à une idée trop souvent répandue », poursuit l’officier: « Les pilotes de deux roues ne sont pas toujours responsables de leur décès. Selon les années, la moyenne s’établit entre 25 et 35% des accidents où les motocyclistes sont victimes d’une faute de conduite d’un autre utilisateur de la route. Le plus souvent, il s’agit d’un refus de priorité de la part d’une voiture ».
Reste qu’au final, tous les participants à ce rallye franco-espagnol sont unanimes: l’opération, qui existe depuis une dizaine d’années mais qui est pour la première fois transfrontalière, doit être reconduite.