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Hautes-Alpes | Italie

Montgenèvre : un camping sous haute surveillance à la frontière

Le mouvement Passamontagna, contre la frontière, organise un camping à Clavière (Italie), ce week-end. Ce samedi, les participants pourraient aller se frotter à la frontière franco-italienne, où de nombreuses forces de l’ordre seront présentes.

Par Justin MOUREZ 

Les campeurs, installés à la sortie de Clavière, tenteront-ils de franchir la frontière franco-italienne ? Un dispositif de renfort de forces de l’ordre est en tout cas prévu ce samedi 15 mai, à Montgenèvre.  Photo illustration Le DL /Justin MOUREZ

Depuis avril 2019, le mouvement s’était fait discret. “Passamontagna” se mobilise de nouveau à la frontière franco-italienne, ce week-end. Depuis ce vendredi 14 mai après-midi, des militants contre les frontières se sont installés à la sortie du village de Clavière, à quelques mètres des bornes frontières et de Montgenèvre, sous le Village Club du Soleil.

Des tentes et barnums ont été installés pour un camping “Sconfiniamo la frontiera”. Un campement, avec des discussions prévues autour de la thématique de la frontière, prévu jusqu’à ce dimanche 16 mai. Et un campement surveillé de près, en Italie comme en France. Dans la petite station italienne, plusieurs cars de carabiniers sont stationnés depuis ce vendredi. La Digos, la Division des enquêtes générales et opérations spéciales, est également présente. Un véhicule des gendarmes italiens est également campé devant l’église du village, de crainte peut-être, que le squat de Chez Jesus ne soit rouvert.

Côté français, le dispositif de renforts de forces de l’ordre n’était pas encore présent ce vendredi – il devrait l’être ce samedi. Mais les gendarmes mobiles – déployés en renfort pour la lutte contre l’immigration clandestine – ont investi le village club et guettent le campement.

En 2018 et 2019, quelques affrontements avec les forces de l’ordre

Car le mouvement Passamontagna n’en est pas à sa première action. En juin 2018 , 200 personnes ont rallié Bardonecchia (Italie) à Briançon sur deux jours, campant à proximité du hameau de Plampinet à Névache. Quelques jets de pierres en direction des gendarmes avaient alors été signalés. Rebelote en septembre de la même année, sur cinq jours, via Bardonecchia, Clavière puis le col de Montgenèvre. Cette fois, le golf international de Montgenèvre est le théâtre de quelques échauffourées (et interpellations) entre les 400 activistes présents et les forces de l’ordre françaises. Enfin, Passamontagna se signale en avril 2019, avec le blocage du télésiège du Prarial à Montgenèvre et de nouvelles tensions avec les gendarmes.

Le mouvement, venant d’Italie mais réunissant plusieurs nationalités, est hétéroclite. Composé d’activistes d’extrême gauche, de No border, d’anarchistes… Le camping de ce week-end émane en tout cas d’un appel des ex-occupants de la “casa cantoniera” à Oulx, le refuge autogéré Chez JesOulx (qui avait pris la suite de Chez Jesus, évacué à l’automne 2018). Celui-ci, évacué en mars dernier , accueillait notamment des personnes exilées avant leur passage de la frontière franco-italienne.

“La violence et la répression à la frontière ne pourront pas arrêter notre colère, ni la lutte pour effacer cette ligne imaginaire et infâme, écrivent sur leur page Facebook les anciens occupants. Nous appelons toutes les personnes qui luttent contre toute autorité politique, économique, militaire, tout capitalisme, fascisme et patriarcat, pour une mobilisation massive.” Celle-ci aura comme point d’orgue ce samedi 15 mai, avec en fin de matinée notamment, une “promenade résistante à la frontière”.

Source : www.ledauphine.com

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