« Même si les châteaux sont bien sécurisés, c’est plus facile que d’attaquer une banque »
Ce lundi matin, vingt personnes ont été arrêtées car soupçonnées d’avoir commis des vols de bouteilles de grands crus de mai 2013 jusqu’au 5 février dernier. Un réseau démantelé par la Gendarmerie en Gironde. Trois questions à Ghislain Réty, colonel de gendarmerie.
Les voleurs utilisaient le même mode opératoire à chaque fois ?
Ghislain Réty : C’était systématiquement le même, c’est à dire que les auteurs ciblaient un château. Un ou deux jours avant la commission des faits, ils volaient un véhicule de type utilitaire, parfois même avec violence, directement au domicile en violentant les gens. Après, ils commettaient une infraction sur le château. Ils prenaient les bouteilles qui les intéressaient et qu’ils avaient bien ciblées, certainement sous commande. Enfin, ils aspergeaient les lieux des faits soit par de l’eau de javel soit par un autre détergent. Très rapidement, ils s’extirpaient des lieux et brûlaient les véhicules dans les heures qui suivaient.
« Peut-etre avaient-ils des renseignements extérieurs »
— Colonel Ghislain Réty
Un tel mode opératoire demandait du repérage, donc ce ne sont pas amateurs ?
Non. Ce sont des professionnels très organisés, très structurés. Ils savaient exactement où ils allaient taper. Ils faisaient certainement des reconnaissances. Mais ils savaient où ils allaient. Ils passaient à travers les mailles de toutes les sécurités et obtenaient à chaque fois le butin qu’ils voulaient. Peut-être avaient-ils des renseignements extérieurs, mais rien ne nous confirment cette voie. Les soupçons portent sur vingt-cinq faits : treize châteaux, deux dépôts et des vols de véhicules.
Comment expliquer que des gens connus pour des braquages dits classiques, choisissent d’exercer leur « métier » dans le vin ?
Certainement parce que c’est un créneau lucratif. Même si les châteaux sont bien sécurisés, c’est peut-être plus facile que d’attaquer une banque en prenant beaucoup moins de risque.