Limoux : les trois agresseurs présumés d’un gendarme en détention
Le 25 novembre à 15h47 par Yannick Bonnefoy
Placés en détention provisoire, les agresseurs présumés du gendarme limouxin seront jugés le 16 décembre prochain. PHOTO/Claude Boyer
Lors de leur comparution immédiate, lundi, l’un des prévenus a demandé un délai pour préparer sa défense. Le tribunal les jugera donc tous les trois le 16 décembre.
Après 24 heures de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de la cité blanquetière, ils étaient trois Limouxins (*) dont deux frères, âgés de 18 et 19 ans, à devoir être jugés en comparution immédiate lundi, pour répondre d’outrage et/ou de violence à l’encontre d’un gendarme auxiliaire volontaire de 24 ans, membre du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Limoux. Des faits qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche vers 2 h 30, sur la place de la République.
- « Un risque de réitération des faits » selon le parquet
Lundi après-midi, si les deux frères prévenus étaient prêts à être jugés sur le moment, leur acolyte, défendu par Me Aude Gastou, a préféré demander un délai pour parfaire sa défense. Du coup, le dossier ne pouvant être disjoint, le tribunal s’est attaché au sort qu’il allait réserver aux prévenus en attendant qu’ils soient jugés le mardi 16 décembre. C’est ainsi que le ministère public, représenté par la vice-procureur Brigitte Etchegoingérry, a requis le maintien en détention provisoire pour les trois mis en cause : « C’est un dossier avec des éléments très conflictuels, où il existe des risques de réitération des faits et de pressions sur des témoins… »
Un réquisitoire de courte de durée, sur lequel a embrayé Me Aude Gastou, en arguant qu’« un placement en détention provisoire n’est pas nécessaire pour Bryan, car il vit chez sa mère, est à la recherche d’un emploi et passe actuellement son permis de conduire… Aussi, c’est quelqu’un qui n’est pas tout seul, il est soutenu par sa famille ».
- Pour Me Leguay : « Une procédure chasse d’eau »
De son côté, Me Sébastien Leguay, pour les deux frères, Anoir et Amin, n’a pas manqué de souligner qu’il y avait plus de gendarmes dans la salle d’audience que des membres de la famille de ses clients. Et d’insister : « Il y a une forme de pression qui a été mise sur cette procédure. Une procédure chasse d’eau, où on va essayer de vous faire avaler des couleuvres… Car il y a des éléments, au cœur des débats, qui ne concordent pas avec les déclarations de mes clients. Et je ne suis pas loin de penser qu’il y a deux versions qui s’opposent, avec un gendarme qui a essayé de faire le grand frère. Là, mes clients sont coincés entre le marteau et l’enclume, dans une procédure construite de toutes pièces… »
Au final, et après en avoir délibéré, le tribunal, présidé par Noëlle Asselain, a décidé de prononcer le maintien en détention provisoire pour les trois prévenus… Qui ont regagné la maison d’arrêt de Carcassonne sous escorte de la gendarmerie.
(*) Les trois prévenus ont tous des casiers judiciaires portant entre une et cinq condamnations.