Les réservistes : un soutien précieux pour les gendarmes sarthois
Par Charlotte Derouin, France Bleu Maine
Vendredi 25 mars 2016 à 17:26
RETOUR SUR INFO – Les réservistes ont un emploi dans le civil mais ils viennent renforcer les effectifs de la gendarmerie nationale en cas de besoin. Pour faire face à la menace terroriste, leur nombre devrait augmenter.
Dans le civil, ils sont cuisinier, électricien ou encore éducateur mais ils ont aussi décidé de s’engager en tant queréservistes dans la gendarmerie nationale. En Sarthe, ils sont actuellement 200 mais leur nombre devrait passer à 300 d’ici 2020. Un renfort pour appuyer la présence des forces de l’ordre sur le terrain et faire face à la menace terroriste. « Ils nous permettent de renforcer les patrouilles pour marquer une présence et bleuir le paysage », explique le capitaine Bernard Wilhelm, chargé du recrutement à la gendarmerie de la Sarthe.
Les réservistes ont les mêmes missions que les gendarmes de carrière : prévenir la délinquance, relever des infractions, être en contact avec le public. Pour en faire partie, il faut être âgé de 17 ans, être de nationalité française et avoir un casier judiciaire vierge. Les recrues reçoivent ensuite une formation de quinze jours avant d’être envoyés sur le terrain.
Une fois opérationnels, rien ne différencie les réservistes des autres gendarmes. Ils portent le même uniforme. A leur ceinture, une bombe lacrymogène, une matraque télescopique mais aussi une arme à feu. « L’arme à feu, c’est vrai qu’au début ça surprend. Je n’avais jamais fait de concours de tir auparavant, je n’avais jamais touché une arme mais c’est quelque chose qu’on appréhende facilement, les formateurs spécialisés nous aident », explique le lieutenant réserviste Marc Champenois. Pour garder les bons réflexes, les réservistes ont aussi deux sessions de formation dédiée chaque année.
Les réservistes, un atout pour la gendarmerie
La double casquette civile et militaire est un atout. « Ils peuvent nous apporter un autre éclairage dans certaines situations », précise le Capitaine Bernard Wilhelm. Et ça s’est déjà vérifié pour Marc Champenois, professeur de physique-chimie au lycée. Il a l’habitude d’être en contact avec les jeunes, alors, lorsqu’il encadre un festival par exemple, la discussion s’engage plus facilement, les rapports sont moins conflictuels. Les réservistes font le pont avec la société civile mais leurs compétences professionnelles peuvent aussi être utiles. « En tant que chimiste, si je suis confronté à des explosifs chimiques, je pourrai aider les unités spécialisées », confie Marc Champenois.
Je me suis dit que je servais à quelque chose » – le lieutenant réserviste Marc Champenois
Le lieutenant Champenois a 28 ans et déjà dix ans de réserve derrière lui. Il a commencé lorsqu’il était étudiant au Mans. Aujourd’hui, l’homme enseigne à Versailles et effectue ponctuellement différentes missions pour la gendarmerie. Ce qu’il l’a motivé à s’engager : servir l’intérêt général et surtout se rendre utile. Un jour, le réserviste et ses collègues recherchent un enfant qui a disparu l’été sur une plage de la côte Atlantique. « On l’a retrouvé très rapidement. En voyant le regard de cette mère de famille, c’est là que tout a pris son sens. Je me suis dit que je servais à quelque chose », se rappelle-t-il.
Concilier vie professionnelle et réserve
Les réservistes sont appelés à travailler quinze jours par an en moyenne, une trentaine de jours pour les plus disponibles. Légalement, tout employeur est tenu de libérer un réserviste cinq jours par an au minimum, mais dans de nombreuses entreprises des accords permettent d’avoir davantage de jours dédiés.
Plus de renseignements sur le site de la gendarmerie nationale.