Sécurité
Les réservistes de la gendarmerie de la Nièvre appelés à voir leurs effectifs doublés
Publié le 29/11/2020 à 19h00
Treize réservistes opérationnels de la gendarmerie ont suivi, samedi 28 novembre, dans le cadre de leur formation continue, une session avec des spécialistes en investigation criminelle à Nevers. Ces effectifs, précieux pour faire face à la hausse du nombre de missions des forces de l’ordre, devraient être deux fois plus nombreux à terme dans la Nièvre.
De mouvements sociaux en risque terroriste et crise sanitaire, les forces de gendarmerie sont de plus en plus mises à contribution. La Nièvre n’échappe pas à cette tendance nationale.
Samedi 28 novembre, pendant qu’un nombre équivalent suivait une formation de tir et de progression tactique à Montluçon (Allier), treize réservistes opérationnels nivernais, récents titulaires du titre d’agent de police judiciaire adjoint, ont suivi une session de familiarisation aux investigations sur scène de crime, au groupement de gendarmerie de la Nièvre.
Entre personnels réservistes et professionnels, peu d’écart. « Les réservistes opérationnels sont sur le terrain aux côtés des gendarmes d’active » précise le colonel Baudoux, patron des gendarmes de la Nièvre.
Les besoins de renfort sont manifestes, et en constante augmentation : « L’an dernier, j’ai utilisé un budget de 230.000 euros pour 2.730 journées de réserve. Fin 2020, il m’aura fallu mobiliser 400.000 euros pour plus de 4.000 journées de réserve. »
162 réservistes actuellement dans la Nièvre
L’objectif, en France, est de porter le nombre de réservistes de 30.000 à 40.000. « Pour notre département, les réservistes, au nombre de 162 aujourd’hui, pourraient se compter plus de 300, à terme. C’est pourquoi nous étudierons avec attention toute nouvelle demande », faite par un (e) citoyen(ne) volontaire de 17 à 40 ans, relève l’officier.
Sans précipitation toutefois, car il est nécessaire de présenter un profil compatible avec les contraintes militaires. À commencer par la formation initiale de deux semaines consécutives en casernement à Dijon. Une proportion importante de candidats à la réserve y verra une étape sur le chemin de l’intégration à la gendarmerie d’active.
Mais ce n’est pas le cas pour tous et toutes. Par exemple, parmi celles et ceux qui ont participé à la session en investigation criminelle, une Nivernaise, assistante commerciale dans le civil, adjudante car réserviste depuis… « dix-sept ans : « À l’époque, je ne pouvais me permettre de partir un an en école de gendarmerie, mais j’étais désireuse de rendre service à mes concitoyens. Quand on m’a suggéré de devenir réserviste, j’ai candidaté. J’adore ! Et c’est très enrichissant sur le plan humain. » Quand on l’interroge sur son temps libre, elle s’en amuse : « Rassurez-vous, j’ai aussi le temps d’avoir une vie personnelle ! D’autant que c’est nous qui décidons de nos moments de disponibilité. J’ai longtemps œuvré trois week-ends par mois pour la gendarmerie. Désormais, je suis passé à deux. Il n’y a pas d’obstacle à ce type de décisions. »
« Que ce soit pour lutter contre le terrorisme, contre le Covid, pous gérer les manifestations de gilets jaunes, ou des mouvements liés à d’autres revendications sociales, notre capacité à monter en puissance réside dans la réserve opérationnelle. » Et réactive dans des délais parfois très courts.
L’exemple de l’imprévu est tout trouvé pour l’officier commandant du groupement de gendarmerie de la Nièvre : « Rappelez-vous la venue soudaine de plusieurs milliers de teufeurs qui s’étaient donné rendez-vous pour une rave party à Saint-Parize-le-Châtel le week-end précédant le 14 juillet. Nous n’avions pas d’escadron de gendarmerie mobile disponible immédiatement. Cinq milles jeunes à gérer et nos services habituels qui continuent. La réserve opérationnelle de la Nièvre a fait valoir ces jours-là sa capacité de réaction rapide. Il nous a été possible de monter un dispositif avec plusieurs dizaines de personnels en très peu de temps ! » illustre le colonel Baudoux.
En temps normal, la réserve produit plus de sécurité auprès de nos concitoyens. En temps de crise, elle nous aide à accompagner et encadrer les différentes vagues. »
Pour candidater. 03.86.71.73.14 ; site Minot@ur.
Jean-Christophe Henriet