Les Outre-mer, « sujet de préoccupation » pour le directeur général de la gendarmerie nationale
Les Outre-mer sont « un sujet de préoccupation », avec un niveau de violence « en augmentation » et « des situations extrêmement tendues », selon le directeur général de la gendarmerie nationale le général Richard Lizurey.
- La 1ère (avec AFP)
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Mayotte, territoire le plus préoccupant
Selon lui, Mayotte « est le territoire le plus préoccupant ». « Tous les jours, j’entends parler de caillassages de gendarmes et de véhicules, d’agressions, ou d’opérations de ‘décasage’ (expulsion de clandestins par la population, ndlr) du fait de tensions intracommunautaires », a-t-il expliqué aux députés.
« La situation à Mayotte constitue une bombe sociale, qui explosera on ne sait pas quand. Mais cela arrivera », a-t-il prévenu. « Cela a failli arriver en début d’année, pour un problème de manque d’eau. Pendant quinze jours, il y a eu des coupures d’eau deux jours sur trois, alors qu’il faisait très chaud. On a même dû évacuer des gendarmes et des familles », a ajouté le général Lizurey.
La violence augmente en Guyane
Il cite la Guyane comme « le deuxième territoire le plus préoccupant ». « Le niveau de violence augmente, et je ne vois pas très bien comment les choses peuvent s’arranger, sauf à y envoyer des troupes », alerte-t-il encore, précisant qu’il a « sept escadrons de gendarmes mobiles sur place, en renfort. La Guyane est l’endroit du territoire national où il y a le plus d’escadrons en renfort ».
« Certes, la lutte contre l’orpaillage est un souci. Mais je parle d’abord des zones très peuplées, comme Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne et Kourou. La situation est assez difficile à Kourou, avec le centre spatial et ses cadres qui ont un niveau de vie correct, et tout autour, des gens socialement très défavorisés qui ne cherchent qu’une chose : aller chercher l’argent là où il est », a-t-il décrit.
Des gendarmes agressés en Nouvelle-Calédonie
Enfin, « le dernier territoire méritant une vigilance particulière est la Nouvelle-Calédonie, où le nombre d’agressions repart à la hausse », a-t-il indiqué.
« Depuis le mois d’octobre 2016, vingt gendarmes ont été blessés par balle – ce qui fait de cette île l’endroit du territoire national où l’on compte le plus de blessés par balle », a insisté le général.
Selon lui, « on retrouve en fait tous les ingrédients d’une situation que l’on a connue il y a quelques années, et il est certain que le référendum qui doit avoir lieu à la fin du deuxième semestre 2018 ne va faire qu’exacerber les tensions ».