Les négociateurs de la gendarmerie à l’entraînement
Par Faustine Mauerhan, France Bleu Bourgogne Vendredi 18 septembre 2015 à 15:50
Le saviez-vous, en Bourgogne aussi on a des experts comme dans les séries télé ! Ils sont douze gendarmes négociateurs, capables de désamorcer les situations les plus explosives. Ils s’entraînaient, ce vendredi matin, à Châtillon-sur-Seine.
Ce sont les hommes et les femmes qui murmurent à l’oreille des forcenés. Les douze négociateurs de la gendarmerie de Bourgogne s’entraînaient ce vendredi matin à Châtillon-sur-Seine. Un exercice pluriannuel obligatoire pour eux qui peuvent à tout moment être appelés pour convaincre un forcené, un preneur d’otage, de rendre ses armes sans violence.En 2014, ils ont été appelés une vingtaine de fois dans toute la région.
Une femme retranchée avec un fusil de chasse
L’exercice du jour commence à 8h. Un homme affolé se présente à la gendarmerie et explique que sa femme de 43 ans, dépressive, est partie toute seule avec le fusil de la famille. Deux patrouilles partent à sa recherche et la retrouvent. Elle est retranchée dans la cabane des chasseurs, avec son arme et ne veut parler à personne. Elle a prévu de se suicider. Le commandant de la brigade et ses supérieurs décident d’appeler les négociateurs de permanence.
Comprendre, rassurer et désarmer
Une fois sur place, les négociateurs se font expliquer la situation, la disposition des lieux. Ils sont sans cesse protégés par les hommes du PSIG, le peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie, les hommes en treillis, gilet par balles et casques. Après avoir pris quelques renseignements sur la personne retranchée, ils partent lui parler. « Madame Laforêt« , appelle Rachel, une négociatrice, à l’abri derrière un arbre. « On voudrait juste vous parler Madame Laforêt. » La femme lui répond, le dialogue s’engage.
« Qu’est-ce qu’il vous arrive Madame Laforêt ? Est-ce que vous allez bien ? »
La négociatrice réussit à faire parler son interlocutrice, petit à petit. Elle commence à comprendre. A côté d’elle, son collègue prend des notes. Ils établiront ensemble une stratégie un peu plus tard. D’abord, il faut établir le profil de la femme retranchée, comprendre le blocage. Secret professionnel oblige, on ne nous laisse pas écouter le reste de la conversation. Il ne faudrait pas ébruiter les ficelles, les mots-clés utilisés.
Finalement, la femme rend son arme. Aucun coup de feu ne sera tiré. Il aura fallu deux heures, dans cet exercice pour débloquer la situation. Les négociateurs auront plusieurs autres exercices comme celui-là pendant l’année.