Lundi 15 février 2016, des scellés seront apposés sur le petit cercueil abritant, depuis 1913, le squelette baptisé Ernest. Il sera ensuite transféré à l’institut de recherche de la gendarmerie nationale à Cergy-Pontoise. Dès sa découverte, lors de travaux effectués dans une des dépendances du manoir de Montcigoux à Saint-Pierre-de-Frugie,les villageois se sont fait leur propre histoire aidés par un article bien fantaisiste du « Courrier du Centre » paru en 1933.

La légende d’Ernest 

Rien n’est trop horrible pour l’auteur de cet article. Pour lui, Ernest a été tué à coup de hache par son frère Arthur. Ce dernier jaloux, lui reprochait entre autre sa liaison incestueuse avec leur soeur Ernestine.En 1850,  Ernest et Ernestine partent en Californie chercher de l’or, le meurtre a eu lieu à leur retour.
D’autres détails morbides émaillent l’article : des cadavres de nouveau-nés, fruit de l’union incestueuse, enterrés dans le parc, le sang de deux boeufs qu’Arthur massacre devant chez lui pour effacer le sang de son frère… Ce conte -plus qu’un reportage-  va servir d’histoire officielle pendant des décennies. L’histoire fait frissonner lors des veillées au coin du feu. A Saint-Pierre de Frugie, de père en fils, on se raconte l’histoire de cette drôle de familleb de Fontaubert. Alain Vignol, l’a tient de son père et récuse aujourd’hui tout élément venant contrarier le déroulé de son histoire.

La légende torpillée 

En 2011, Gilbert Chabaud, propriétaire de la tour où est abrité depuis sa découverte le squelette, ouvre ses portes lors des journées du patrimoine. Trois cents personnes se pressent autour du petit cercueil. Intrigué l’un des visiteurs, Bernard Jean Aumasson va entreprendre des recherches. Ce généalogiste et passionné d’histoire va établir qu’Ernest est mort le 26 février 1862. L’homme a été assassiné en Californie où il était parti avec sa soeur chercher de l’or.

Analyses scientifiques  

Une autre personne s’est interessée au dossier, il s’agit d’un gendarme originaire du Limousin et qui a pu obtenir de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale à Cergy-Pontoise de se pencher sur le squelette. 
Ce dernier sera transféré lundi 15 février, en respectant tout un protocole : pose de scellés sur le cercueil et voyage dans un caisson spécial.
Les analyses pourront peut-être établir l’âge et le sexe de celui ou celle qui a été victime d’un mauvais coup à la tête. Car c’est bien là, la seule certitude, l’homme ou la femme a succombé à un coup porté au niveau du crâne. En juin 2015, le professeur Piva, medecin légiste à Limoges, était venu sur place à Montcigoux mais n’avait pu délivrer de conclusions.

Regardez le reportage à Montcigoux de Sébastien Bouwy et Pascal Tinon