« Nous ne laisserons pas l’Armée se casser »: les menaces d’un ex-gendarme en cas de « répression » contre les militaires signataires de la nouvelle tribune
10/05/2021 à 08h11 Mis à jour le 10/05/2021 à 12h37
DOCUMENT RMC – Jean-Pierre Fabre Bernadac, ancien capitaine de gendarmerie et à l’origine de la première tribune de militaires, met en garde l’Etat contre d’éventuelles sanctions contre les militaires signataires de la nouvelle tribune.
Bis Repetita. Trois semaines après une première tribune de militaires publiée dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, un nouveau texte a été publié dans le même magazine, cette fois par des militaires assurant être encore en activité. Mais à l’inverse de la première tribune, celle-ci est cette fois ouverte aux signatures et il est également possible de la signer plusieurs fois. Résultat, on recensait ce lundi matin près de 290.000 signatures, un peu plus que les effectifs de l’armée, soit 270.000 personnes.
« On a vraiment l’impression qu’on a créé un phénomène d’attraction en disant que c’était des militaires d’active qui avaient signé. Comme l’armée a une réputation remarquable en France, et bien ce phénomène d’attraction est créé en disant: ‘ce sont des militaires qui ont signé donc vous tous les citoyens vous pouvez signer derrière' », s’est étonné ce lundi sur RMC le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU. PUBLICITÉ
« Cela peut-être une lettre ouverte au président par des militaires mais faire croire que ce sont des militaires qui attirent le reste des citoyens à signer, je trouve ça très triste. C’est mobiliser sur la peur », a-t-il ajouté.
« Nous ne laisserons pas l’Armée se casser »
Mais pour Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ancien capitaine de gendarmerie et à l’origine de la première tribune, les politiques doivent réagir très vite car « la guerre civile peut arriver demain ». Et d’ajouter: « L’armée d’active n’a pas l’habitude de parler. Il faut des événements dramatiques pour qu’on en arrive là et c’est extraordinaire car s’il y a des répressions contre eux, ils prennent un risque considérable qui pourrait nuire à leur vocation ». Et de menacer l’Etat:
« Si l’Etat adopte une attitude de répression, je l’avertis, nous ne laisserons pas l’Armée se casser parce que 2000 militaires qu’on punirait, c’est toute l’Armée qui serait cassée ».
Les militaires signataires de la nouvelle tribune expliquent avoir démarré récemment leur carrière et assurent ne plus pouvoir rester silencieux face au supposé délitement de la nation. « Nous voyons la violence dans nos villes, nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme », croient-ils savoir.
« Nous sommes de ce que les journaux ont nommé ‘la génération du feu’. Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire », ajoutent-ils.
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Guillaume Dussourt