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Les gendarmes surveillent internet grâce à des « cyberpatrouilleurs » à Grenoble et à Lyon

Lundi 26 octobre 2020 à 4:44 – Par Christophe Van VeenFrance Bleu Pays de SavoieFrance Bleu Isère

Après l’assassinat islamiste de Samuel Paty, les réseaux sociaux et internet sont dans le collimateur. En Auvergne-Rhône-Alpes, les sections de recherche de la gendarmerie ont des spécialistes à Lyon et depuis peu à Grenoble.

Depuis une vingtaine d'années, la gendarmerie se bat sur le terrain virtuel.
Depuis une vingtaine d’années, la gendarmerie se bat sur le terrain virtuel. © Maxppp – maxppp

Selon le procureur anti-terroriste, il y a « un lien de causalité » entre la campagne haineuse sur internet et l’attentat qui a coûté la vie au professeur des Yvelines, Samuel Paty. Comment contrôler Internet ? Avec quel arsenal juridique ? Questions posées aux politiciens au pouvoir. Les forces de l’ordre sont déjà mobilisées autour de la criminalité numérique. Exemple avec la gendarmerie, dont l’action est en pleine évolution, très organisée, avec entre autres une équipe d’enquêteurs numériques basée à Grenoble, à la section de Recherche.

De l’apologie du terrorisme aux ventes d’armes

Au sommet de la pyramide, se trouve le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) qui pilote toute l’action de la gendarmerie sur la toile du net. Il s’appuie sur 5000 gendarmes formés aux nouvelles technologies et 340 enquêteurs spécialisés. Parmi les domaines prioritaires : l’apologie du terrorisme. Mais le champ est vaste : de la pédopornographie aux demandes de rançons numériques en passant par les ventes d’armes ou de stupéfiants.

Récemment, une équipe de « cyber patrouilleurs » a été mise en place à Grenoble sous les ordres du colonel Lionel James, le patron de la SR – Section de Recherche. « La gendarmerie explore internet depuis le début des années 2000. Elle a d’abord commencé pour lutter contre la pédopornographie. La gendarmerie n’a cessé d’investir dans ce domaine. Chaque gendarme dispose d’un enseignement de base sur le net dans sa formation initiale. Aujourd’hui, vous n’avez pas une gendarmerie sans un militaire formé au numérique. »

Internet n’est pas un espace de liberté où tout est permis. C’est aussi valable pour les enquêteurs dans un domaine où l’anonymat des comptes et la protection des données sont autant d’embûches. Comme l’explique Lionel James, « il n’y a pas de craintes à avoir sur les libertés individuelles. Nous agissons de la même manière que sur le terrain physique, sous la direction du parquet et dans le respect de la loi. »  

Vigilance décuplée en ce moment

Les outils et les techniques sont top secret. Nous n’en saurons pas plus. Même discrétion au sujet de la composition des équipes d’enquêteurs et de leur profil. En revanche les gendarmes encouragent ouvertement, tous les citoyens à avoir recours à la plateforme « Pharos » pour signaler tous les dérapages sur internet, les contenus illicites comme les appels au meurtre ou les apologies de terrorisme.

La brigade numérique de Rennes enregistre des plaintes de victimes numériques, dans la plus grande discrétion, 24 heures sur 24. Le centre de lutte contre ces criminalités a recensé l’an dernier près de 7.000 procédures judiciaires liées à Internet. Depuis l’attentat de Conflans-Saint-Honorine, 80 enquêtes ont été ouvertes pour apologie du terrorisme.À lire aussi Rennes : la brigade numérique de la gendarmerie de plus en plus sollicitée par les internautes

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Christophe Van Veen

Christophe Van Veen

France Bleu Pays de Savoie

Source : www.francebleu.fr

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