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Les gendarmes rient et font leur cinéma

Nicolas Corté

26 octobre 202325 octobre 2023 à 22h30

Dans une scène au ton cocasse et burlesque, les gendarmes désœuvrés jouent au frisbee devant l’église d’Auberive.

CINEMA. Le bourg d’Auberive est, depuis lundi 23 octobre et jusqu’à vendredi 27, le lieu de tournage d’un court-métrage, “Les gendarmes et les voleurs”, réunissant notamment François Rollin, Caroline Anglade, ou encore Fred Blin. La comédie, réalisée par Maxime Azzopardi et Adrien Guedra-Degeorges, se fait avec le soutien logistique de la compagnie cinématographique langroise du Beuchay. Plongée dans les coulisses.

Caroline Anglade, Fred Blin et Pierre Samuel, gendarmes les invitant à « circuler », entre deux caméras high-tech et une grande perche de prise de son… Les habitants d’Auberive ont la surprise de voir leur bourg transformé en studio à ciel ouvert, depuis lundi 23 octobre. Les équipes de la boîte de production parisienne SIC Pictures y tournent leur nouveau court-métrage, jusqu’à vendredi 27 octobre. Un privilège rare pour le département haut-marnais, peu habitué aux tournages d’envergure nationale. Les moins jeunes se souviendront, par exemple, de “La Bonifas”, avec Alice Sapritch, intégralement réalisé à Langres.

Le choix d’Auberive, comme le révèle le maire Jean-Claude Volot, ne doit rien au hasard : « C’est Théo Caviezel (Ndlr : candidat aux élections législatives en 2022) qui les a fait venir. Il connaissait le metteur en scène et celui-ci lui a dit recherché un village avec de l’activité et une ancienne gendarmerie. Théo lui a alors parlé d’Auberive ». Banco ! La commune du sud-ouest haut-marnais a immédiatement convenu aux deux co-réalisateurs, Maxime Azzopardi et Adrien Guedra-Degeorges.

Les scènes d’intérieur ont été tournées dans une maison mise à disposition par sa propriétaire.

Qui ont investi les lieux pour l’ensemble de la semaine. L’ancienne gendarmerie — la nouvelle est occupée depuis un peu plus d’un mois par les militaires — sert de base technique et de lieu principal de tournage, et la salle des fêtes est reconvertie en réfectoire pour la quarantaine de personnes présentes.

Le soutien du Beuchay

Dans ce scénario de rêve, l’équipe présente a pu, de surcroît, compter sur le savoir-faire local. Désormais bien connue en sud haut-marnais, la Compagnie cinématographique du Beuchay, basée à Langres, a apporté son soutien logistique, des figurants et même une maison habitée pour quelques scènes d’intérieur. « Sébastien Blondin (Ndlr : le président du Beuchay) m’a demandé de prêter mon intérieur et le devant de ma maison. J’ai accepté, cela fait vraiment drôle de voir son salon et sa cuisine transformés en studio ! », explique, ravie de l’expérience, Mylène Mordin.

Pour l’heure titré “Les gendarmes et les voleurs”, le court-métrage est une comédie volontiers burlesque, mais à la composante sociale évidente, particulièrement adaptée au territoire. « Le film raconte l’histoire d’une gendarmerie, dans un petit village, qui va être fermée vu l’absence de statistiques. Il n’y a aucune délinquance, tout va bien. Pour sauver leur gendarmerie, habitants et gendarmes s’unissent pour commettre des infractions… », détaille, sans en dévoiler davantage, Maxime Azzopardi.

En creux, c’est le sujet de la déperdition des services publics en territoire ultra-rural qui est ainsi dépeinte. Fred Blin, qui joue « un gendarme au plus bas de l’échelle », ne s’y est pas trompé : « On m’a expliqué la problématique de l’hôpital à Langres. On est sur une comédie, mais on est en plein dans le sujet ». Prévu pour concourir à divers festivals, le film devrait sortir l’an prochain.

Un casting cinq étoiles

Pour ce court-métrage tourné à Auberive, la production a réuni un casting pour le moins appréciable, labellisé « déjà vu au cinéma ou à la télé ». Campant le personnage principal, Caroline Anglade sera immédiatement reconnue par les fans de la série de Canal+ “Le Bureau des légendes”. Ceux qui préfèrent M6 et “Scènes de ménage” identifieront avec délice Fred Blin, le fameux neveu quelque peu benêt de Raymond et Huguette.

Pauline Etienne a, pour sa part, remporté en 2014 le César du Meilleur espoir féminin… pour un rôle presque langrois, celui de “La Religieuse” de Diderot, alors adaptée pour le grand écran par Guillaume Nicloux. Enfin, le “professeur” François Rollin (KaamelottPalace), qu’on ne présente plus, est attendu vendredi en terre auberivoise pour y tourner l’ensemble des scènes de son personnage.

Le tournage a parfois été interrompu et compliqué par les fréquentes averses. Pas de quoi entamer la bonne humeur des acteurs et des équipes.

Source : jhm.fr

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