Les gendarmes de l’air engagés sur tous les fronts
Par: Jeanne-F. Colonna Publié le: 29 septembre 2020 à 06:57
Tout au long de l’année, la section aérienne de la gendarmerie apporte un soutien logistique aux militaires présents au sol dans le cadre des enquêtes qu’ils ont à mener. En plus de cette activité, l’équipage du Choucas 20 assure des missions de sécurité auprès de la population
Avec l’équipage de l’hélicoptère rouge et jaune, le Dragon 20, les pilotes de la section aérienne de la gendarmerie (Sag) volent au secours de toute la population.
Néanmoins, contrairement à leurs homologues de la sécurité civile, les hommes en bleu remplissent d’autres missions, parfois très éloignées du secours.
Paul Rougé, le nouveau commandant de cette section depuis le 1er août, revient sur le travail quotidien que réalise son équipe et livre quelques chiffres en guise de bilan estival.
« En Corse, il y a trois moyens aériens. Un Dragon dans chaque département et notre hélicoptère, le Choucas 20. Notre équipe est composée de trois pilotes, quatre mécaniciens ainsi que d’un radio avitailleur qui reste au sol et fait le lien, par radio, avec l’équipage dans la machine. Nous intervenons régulièrement dans le cadre du plan de sécurité, surtout en période estivale, pour réaliser des interventions dans ce domaine. Nous sommes un moyen complémentaire aux hélicoptères de la sécurité civile. Nous sommes déclenchés lorsque les deux Dragon ne sont pas disponibles », détaille le lieutenant.
« La moitié des secours est en montagne »
Cette année, la section aérienne de la gendarmerie a réalisé 200 missions, portant ainsi assistance à 210 personnes contre 240 en 2019.
« La moitié de ces interventions a été effectuée en montagne et 80 % d’entre elles concernent la Corse-du-Sud. On remarque que malgré la Covid, il y a eu une activité soutenue durant l’été, principalement dans les canyons et au mois d’août », précise Paul Rougé.
« Il arrive également que nous réalisions des secours en mer, comme cet été, au cours duquel nous nous sommes rendus dans le secteur du Liamone avec les pompiers plongeurs. Une mère de famille a perdu la vie en mer et nous avons pu sauver son fils. J’ai d’ailleurs demandé une récompense pour l’équipe, notamment Jean-Lucien Chiappini, qui a effectué un travail précieux », confie le lieutenant (le Choucas 20 a aussi été engagé, en fin de semaine, dans le cadre du dispositif de secours déclenché au large de Porticcio à la suite du naufrage d’un voilier).
Tout au long de l’année, les forces aériennes de gendarmerie travaillent en lien étroit avec les autres secouristes, personnels du Samu, groupe montagne des sapeurs-pompiers, peloton de gendarmerie de haute montagne et même avec l’équipage de la sécurité civile.
« Nous avons des contacts permanents avec les pilotes et les mécaniciens du Dragon, principalement pour se tenir informé de nos disponibilités. Si notre machine est indisponible, car en maintenance, nous les prévenons. L’objectif est de toujours avoir un appareil opérationnel sur le territoire. Concernant les secouristes, il y a une véritable relation de confiance », estime l’adjudant Jean-Lucien Chiappini, le local de l’étape qui a grandi dans la région ajaccienne.
En plus de ces missions de sécurité, la Sag répond à toutes les actions de la gendarmerie.
« Durant le Med 7, nous avons effectué des reconnaissances et surveillé les convois. On participe aussi aux recherches de personnes disparues ou en fuite. On peut également réaliser des clichés pour les besoins d’une enquête. Mais, si nous sommes programmés sur ce genre de missions et qu’un secours nécessite notre intervention en parallèle, la priorité va à l’assistance à personne », assure le lieutenant Rougé.
Cette année, une tâche supplémentaire s’est ajoutée : les interventions Covid.
« Nous répondons à un protocole très strict, le même que celui de la sécurité civile. Nous nous équipons de combinaisons de protection et nous effectuons une désinfection complète de la machine une fois de retour à la base. Ces protocoles rendent l’hélicoptère hors de service durant près de 45 minutes après l’intervention », précise Paul Rougé.
En termes de secours, les hivers sont souvent plus calmes. Néanmoins, si la section compte des journées sans aucune intervention durant cette saison, d’autres peuvent se terminer avec un total de neuf sorties. « C’est déjà arrivé. »