Les gendarmes de la Charente-Maritime traquent les voleurs d’huitres au guidon de motos électriques
Dimanche 22 décembre 2024 à 16:00
Après deux vols importants le mois dernier, dont un de plusieurs tonnes sur l’Ile d’Oléron, les gendarmes de la Charente-Maritime intensifient leurs patrouilles dans les parcs et les marais ostréicoles, grâce notamment à deux motos électriques agiles et discrètes.
Les fêtes de fin d’année : une période à ne surtout pas manquer pour les ostréiculteurs qui réalisent entre 50 et 70% de leur chiffre d’affaires annuel. Pour vous faire une idée : en 2023, près de 14.000 tonnes d’huitres IGP Marennes Oléron ont été commercialisées. L’hiver dernier, les professionnels ont subi de plein fouet la crise sanitaire lié au norovirus, même si les huitres de la Charente-Maritime avaient été épargnées par ce virus, ce dernier avait eu un impact négatif sur les ventes. Cette année, pas de norovirus, mais un phénomène perdure : celui des vols d’huitres ! On ne parle pas de vol à l’étalage d’une bourriche, mais de vols pesant souvent plusieurs tonnes.
3,5 tonnes volées à Saint-Trojan
Les gendarmes sillonnent les marais pour sécuriser les exploitations ostréicoles et gâcher les fêtes de fin d’année des voleurs. « Depuis le 1er novembre, on a constaté deux vols d’huitres. 3,5 tonnes sur la commune de Saint-Trojan-les-Bains sur l’ile d’Oléron et 100 kilos sur la commune de Loix sur l’Ile de Ré. Les fêtes de fin d’année représentent un gros volume d’argent, donc ça attire les convoitises », constate le capitaine Aurélien Guignard de l’Escadron Départemental de la Sécurité Routière. Et pour traquer les voleurs, le groupement de gendarmerie de la Charente-Maritime a été dotée d’une nouvelle arme : deux motos électriques !
« Elles sont agiles, discrètes et écologiques »
Equivalentes à une motocross de 125 cm3, elles ont 200 km d’autonomie et plein d’atouts à faire valoir. L’adjudant Stéphane Hay pilote de la brigade motorisée de La Rochelle confirme. « Elles sont hyper légères et super-agiles. Autre avantage, elles sont écologiques et ne font pas de bruit. On peut arriver sur quelqu’un sans qu’il s’en rende compte. Ce n’est pas agressif et il y a l’effet de surprise. C’est un vrai atout. Eton peut passer dans tous les petits chemins entre les parcs à huitres, on peut se rapprocher au plus près des parcs. »
Des caméras, mais pas partout
Ces patrouilles motorisées sont rassurantes pour les professionnels, comme Frédéric Joneau, ostréiculteur depuis 30 ans à Bourcefranc-le-Chapus. Si son exploitation familiale (3e génération) est équipée de caméras, les marais ostréicoles et les parcs ne le sont pas. Frédéric en a fait les frais « il y a très longtemps », victime d’un vol de 2,5 tonnes d’huitres. « On ne peut pas être partout en même temps, sur les parcs et dans l’établissement ». Le genre de coup dur à éviter en période de fêtes. « Evidemment, c’est le gros rush. On a eu une année difficile, donc il faut que ça fonctionne cette année. Autrefois, cela représentait 50% de notre chiffre d’affaires annuel, maintenant c’est près de 70%, donc il ne faut pas louper Noël ». Avec une moyenne de 6€ par kilo à la vente, le calcul est simple : une tonne d’huitres volées équivaut à 6000 euros de préjudice.
