Justice
Les trafiquants du « coffee shop » de Luzy condamnés à un an de prison ferme
Publié le 29/01/2021 à 19h02
Les gendarmes de la communauté de brigades de Château-Chinon ont démantelé, mardi 26 janvier, un trafic de cannabis et d’herbe arrosant le Sud-Nivernais jusqu’en Saône-et-Loire. Ses deux principaux trafiquants ont été condamnés, ce vendredi 29 janvier, à un an de prison ferme.
Le travail de longue haleine des enquêteurs nivernais pour démanteler les trafics de stupéfiants locaux a porté une nouvelle fois ses fruits. À l’issue de trois jours de garde à vue, trois hommes ont été jugés et condamnés, vendredi 29 janvier, pour s’être adonnés, en 2020, à un important commerce de cannabis et d’herbe dans le secteur de Luzy, jusqu’en Saône-et-Loire et dans l’Allier.
Une activité souterraine qui aurait irrigué le territoire de jusqu’à 8 kg de drogues selon les dires contradictoires des prévenus à l’audience.
Plus de 18 kg d’héroïne saisis à Nevers : trois personnes jugées le 22 décembre
Le plus jeune des protagonistes, 18 ans et consommateur depuis l’âge de 15 ans, concède avoir écoulé, en un an, pour 19.000 € de stupéfiants, à raison d’environ 400 g par mois. « J’ai débuté ma consommation au CFA », lance le jeune homme. « Comme elle me coûtait très très cher, je me suis mis à vendre. » En répondant à des publicités lancées via Snapchat. La présidente, Florence Pillet, intervient : « Très très cher pour se ruiner la santé ! » Au total, il estime à 2 kg de résine de cannabis et 500 g d’herbe les quantités revendues à une dizaine de connaissances à Luzy et en Saône-et-Loire, là où il travaille.
À ses côtés dans le box, un père de famille de 34 ans, et un Luzycois de 40 ans sont les têtes d’un trafic installé à Luzy et essaimant jusqu’à Decize et l’Allier depuis plusieurs années. Le premier livrait le cannabis et l’herbe au second qui le vendait dans son appartement luzycois. Parmi la vingtaine de personnes auditionnées depuis le placement en garde à vue des deux hommes, mardi 26 janvier, une dizaine ont reconnu être clients.
« En quoi consistait votre petit arrangement à tous les deux ?
– On est tous les deux consommateurs. On avait du mal à trouver de la marchandise. Alors on s’est dit qu’en prenant de plus grosses quantités, on y aurait plus facilement accès. On a commencé en février 2020. Chaque mois, nous mettions 250 € chacun dans un pot commun. J’achetais la résine et on livrait à domicile.
– Vous avez deux filles. Cela ne vous gêne pas ?
– Ben si. Si ça leur arrivait au collège, je serais le premier à prendre par l’oreille le dealer pour l’emmener à la gendarmerie. »
Si le premier reconnaît un trafic d’1,5 kg de cannabis en un an, le second parle de quantités beaucoup plus importantes, autour des 6 kg. Consommateur invétéré et condamné à maintes reprises pour d’autres affaires de stupéfiants, l’homme est diminué. À la suite d’un AVC, il souffre de problèmes d’élocution et peine à exprimer sa pensée.
Entre janvier 2020 et janvier 2021, il dit s’être procuré 200 g de cannabis tous les dix jours – une partie vendue, l’autre consommée – pour un total de 18.550 €. Et s’être fourni auprès de son revendeur exclusif, le prévenu à ses côtés.
Entre 1,5 et 6 kg selon les versions
« Nous ne laisserons pas le moindre mètre carré aux dealers, le moindre répit aux trafiquants », lance Paul-Édouard Lallois, le vice-procureur. Au sujet du quadragénaire « énorme pivot du trafic local », dont le domicile était devenu le « coffee shop » de Luzy, le magistrat ne voit une solution que dans la privation de liberté. Il requiert à son encontre une peine de trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Pour celui qu’il indentifie comme « le livreur », au « profil lisse et incéré », il demande que soit prononcée une peine de trois ans de prison dont un an de sursis. Le vice-procureur espère, enfin, que les trois jours de garde à vue et la comparution immédiate du jeune majeur marqueront « un coup d’arrêt définitif à ses agissements » et propose une peine de dix-huit mois de prison avec sursis.
Le tribunal correctionnel de Nevers n’a pas ordonné de mandat de dépôt comme l’a requis le vice-procureur. Il a néanmoins condamné le trafiquant de 34 ans à trois ans de prison dont deux avec sursis ; le dealer de 40 ans à trente mois dont dix-huit avec sursis. Quant au troisième acteur, il écope d’une peine de dix-huit mois de prison avec sursis.
Fanny Delaire