Les gendarmes (comme les pompiers) doivent abandonner l’écusson aux quatre serpents
Lors de sa visite en Martinique, Emmanuel Macron avait été interpellé par Victor Monlouis-Bonnaire lors de sa prise de parole sur le perron de la résidence préfectorale. Le rédacteur du site Makacla avait attiré l’attention du président de la République sur la présence de l’écusson aux quatre serpents sur l’uniforme des gendarmes exerçant en Martinique.
Ignorant la signification de ce symbole hérité de la période esclavagiste, Emmanuel Macron avait promis de se pencher sur la question.
Une quinzaine de jours plus tard, le préfet de Martinique, Franck Robine a rendu publique la décision du chef de l’Etat dans une interview au site d’informations. Sur décision du président de la République, les gendarmes de Martinique n’arboreront plus l’écusson aux quatre serpents. Une information qu’il a confirmé ce mardi matin sur RCI.
Franck Robine était l’invité de Jean-Marc Pulvar :
Un ordre qui n’a pas encore vraiment pris effet. Ce mardi matin à 6 h 42, la page facebook de la gendarmerie de Martinique utilisait toujours cette écusson en guise de photo de profil.
Cette décision historique n’est pas une première en Martinique. Depuis 2016, les pompiers de Martinique ont décidé de ne plus porter le pavillon aux quatre serpents blancs sur fond bleu.
Sur les édifices et les véhicules du SDIS, le symbole tant décrié a fait place a une carte blanche de la Martinique sur fond bleu. Si le choix a été fait il y a presque deux ans, ce n’est que ce mois-ci (octobre 2018) que les soldats du feu ont reçu leur nouvel écusson. Et c’est une vraie fierté pour eux.
Ce vieux combat des martiniquais sensibilisés à la cause anticolonialiste franchit donc une étape symbolique mais importante. Depuis plusieurs décennies cet écusson cristallisait un déni de l’histoire de nos territoires. En juillet dernier, plusieurs députés ultramarins avaient cosigné un amendement à intégrer dans la loi de révision de la constitution pour demander le retrait de ce pavillon des édifices et des uniformes publics.
C’est désormais chose faite.