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Le - Le tueur de l’Oise refait parler de lui, 35 ans après [BANDE ANNONCE]

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Le tueur de l’Oise refait parler de lui, 35 ans après [BANDE ANNONCE]

502438323_B974011022Z.1_20141109192910_000_GTC3EHTUQ.1-0                 la prochaine fois je viserai le coeur

Le film «La prochaine fois je viserai le cœur», qui sort mercredi, est consacré à Alain Lamare. À la fin des années 70, ce gendarme a créé la psychose dans l’Oise. Retour sur ce fait divers hors norme.

Décembre 1976, c’est le soulagement dans la région. « Le tueur de l’Ombre », Marcel Barbeault, est arrêté. Cet habitant de Montataire venait de terroriser durant de longues années, les Isariens. Dans le secteur de Nogent-sur-Oise, entre 1969 et 1976, il aurait abattu sept femmes et un homme (il sera condamné à perpétuité pour cinq crimes, les preuves étant insuffisantes pour lui attribuer les trois autres). La psychose est pourtant loin de disparaître. Elle refait surface dans le département, parce qu’un deuxième meurtrier prend la succession de Barbeault. Le « tueur de l’Oise » succède au « tueur de l’ombre ». Il est redoutable. Parce qu’il frappe sans mobile. Malin et provocateur, l’agresseur a une profession qui compliquera son identification.

Avril 1979. L’arrestation du suspect fait l’effet d’une bombe en France. La foule se presse aux abords de la brigade de gendarmerie de Chantilly. C’est que les gendarmes viennent d’interpeller l’un des leurs, Alain Lamare, chef du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) dans cette commune. Cela fait environ un an que ce militaire multiplie les crimes et délits. Il a tué une jeune femme, en a grièvement blessé une deuxième qui restera handicapée.

À 23 ans, Lamare commence sa dérive criminelle en abandonnant une voiture volée en forêt de Chantilly. Il laisse des faux indices (impacts de balles, plan de préparation d’un braquage, etc.). Son jeu du chat et de la souris avec les autorités commence. En juillet de la même année, le conducteur d’une Renault 12 tire, avec une arme de poing, sur Karine, 17 ans, à Pont-Sainte-Maxence. Elle est blessée à la jambe. La R.12 est retrouvée par les gendarmes dix jours plus tard. Un militaire approche, une explosion survient quand il ouvre la portière. Le véhicule était piégé.

Il voulait tuer des collègues

L’agresseur jubile. Il écrit une lettre aux enquêteurs, revendiquant ces premiers faits. «  Karine me connaît, mais elle ne pourra

jamais faire le rapprochement  ». On comprendra la signification de ces écrits bien plus tard. Lamare, lui même, a rendu visite à la jeune femme agressée pour l’interroger. Il lui avait promis de tout faire pour arrêter le tireur.

Le 16 novembre 1978, au volant d’une Peugeot 504 volée (retrouvée plus tard piégée elle aussi), Lamare renverse volontairement une jeune femme à Fitz-James près de Clermont. Deux jours plus tard, le militaire braque la Poste de Sénarpont. Le 1er décembre 1978, le gendarme commet son premier meurtre. Il prend une jeune femme de 19 ans en auto-stop, et il la tue à Chantilly. La voiture sera une nouvelle fois retrouvée piégée. Le 29 décembre 1978, Lamare récidive. Il tire sur une auto-stoppeuse de 19 ans à Compiègne. Elle survit, mais restera handicapée à vie .

Vols de voiture, usage de chèques volés… Lamare s’amuse. En mars 1979, il ira jusqu’à voler la Renault 30 d’un ministre.

Le gendarme finira par tomber. Des portraits-robots sont diffusés. Le chef de la brigade de recherches de Clermont, Claude Morel, le reconnaît. Le commandant de la compagnie de Clermont, Jean Pineau, a également des soupçons sur Lamare, jeune gendarme justement passé par Clermont. Des comparaisons sont faites entre les lettres anonymes et des écrits rédigés par Lamare dans ses fonctions militaires. Cela correspond. Le capitaine Pineau alerte le supérieur de Lamare. À cet instant, il n’y aura plus de doute : tous les crimes et délits ont été commis alors que le gendarme Lamare n’était pas en service. Les empreintes confirmeront son implication.

Le tueur de l’Oise, qui ambitionnait d’abattre des collègues, passera aux aveux devant le juge d’instruction le 8 avril 1979. Il ne dira plus rien ensuite. Des expertises, il ressortira que le gendarme avait des tendances homosexuelles, qu’il haïssait les femmes… et les gendarmes. L’opinion publique a réclamé un procès pour qu’il s’explique, Lamare y a échappé. Il a été déclaré irresponsable de ses actes car souffrant d’une forme de schizophrénie.

Le tueur de l’Oise est toujours interné dans un établissement spécialisé.

GAUTIER LECARDONNEL

Source : m.courrier-picard.fr

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