Puy-de-Dôme
Le PSIG patrouille dans les secteurs les plus sensibles de l’arrondissement de Clermont
Avant le départ de chaque patrouille, en liaison avec leur commandant, les gendarmes du PSIG étudient les derniers faits de délinquance constatés et patrouillent dans les secteurs les plus sensibles ou les plus touchés.? – photos franck Boileau et Frédéric Marquet
En ce vendredi soir, le département est lessivé par une pluie continue et abondante. A la caserne Frobert, le major Daniel Malnuit, le maréchal des logis chef Jean-François Jallat et trois militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Clermont, sont dûment équipés et sereins.
Il est 23 heures. C’est à leur tour de jouer.
23 heures. Départ pour la patrouille. A la caserne Frobert, les trois gendarmes s’engouffrent dans leur voiture banalisée. L’après-midi, ils se sont entraînés. En début de soirée, ils ont été mobilisés sur une petite intervention. Maintenant, ils partent pour quatre heures de patrouille. « Il n’est pas pensable que le PSIG ne soit pas dehors une nuit, explique le major, qui commande l’unité. La nuit, c’est notre c’ur de métier. »
Leur voiture quitte la banlieue clermontoise. L’autoradio serine des chansons. Mais la radio opérationnelle est, elle aussi, allumée.
Abrités sous un coin de toit, cinq jeunes discutent en buvant des bières. Les gendarmes s’arrêtent, se présentent, contrôlent les identités et repartent.
Ils ne vont pas loin. Une porte d’immeuble laissée béante attire leur attention. A l’aide de leur puissante lampe torche, les militaires inspectent les lieux. Tout est calme. Ils n’ont relevé aucune trace d’effraction. « Ils ont confiance, les gens, s’étonne le major. Moi, j’habite à la campagne, et je ferme toujours tout. »
20 h 30. Deux accidents coup sur coup. À l’horizon, des gyrophares bleus éclairent la nuit. « On va aller voir ce que c’est. » Un automobiliste, victime d’un aquaplaning, est allé au fossé. Les gendarmes du PSIG arrivent, se présentent et se proposent d’aider les collègues des brigades à réguler la circulation.
Ils n’ont pas le temps de se mettre en place. Le téléphone de commandement sonne dans la poche du major. C’est le centre opérationnel de la gendarmerie qui appelle. Il leur faut aller sur un autre accident, sur la D 2089, entre Lezoux et Pont-du-Château.
« J’ai fait quinze ans de brigade. Mais vraiment, les accidents, je n’aime pas ça », soupire le commandant du PSIG. Sur place, pourtant, il s’active, prend tous les renseignements : identité des impliqués, âge, immatriculations, circonstances… Et il communique le tout à ses collègues de la brigade de Saint-Dier-d’Auvergne quand ceux-ci arrivent. Il est minuit, passé de quelques minutes.
1 heure. Surveillance de zone industrielle. La nuit est opaque. Les nuages dissimulent totalement la lune. Le chef Malnuit, qui est au volant, se dirige sans hésitation. « Il y a des communes qu’on connaît plus que d’autres, malheureusement. » Chaque jour, avant la patrouille, ils prennent connaissance des derniers faits de délinquance constatés. Et, avec leur commandant de compagnie, ils déterminent leur programme en fonction de ces éléments.
Ce soir, ils sillonnent la zone artisanale de La Novialle, à La Roche-Blanche. Roulant au pas, ils prennent toutes les allées, surveillent les parkings, espérant surprendre un éventuel cambrioleur ou un voleur en train de siphonner quelque réservoir.
Un homme est en train de décharger la remorque de son camion à l’aide d’un transpalette. Visiblement, il trouve suspecte cette voiture qui tourne avec, à l’intérieur, les trois gendarmes qu’il ne peut distinguer. On le sent prêt à téléphoner au 17. « Met lui un coup de bleu. »
Le major sort le gyrophare et le fait tourner une seconde. L’homme a compris. Il lève le bras en guise de salut et retourne à ses occupations.
2 heures. Parkings et bords de routes. C’est un indicateur. Le parking de la boîte de nuit New country, à Orcet, est au trois-quarts vide, cette nuit-là. La nuit a visiblement douché les envies de sortie. Les miliaires du PSIG continuent la route, et vont se poster discrètement en bord de route, aux Martres-de-Veyre. La circulation est faible. Rien à faire de ce côté-là. La patrouille repart.
3 heures. Le retour. « C’est calme. Même à la radio, ça ne trafique pas beaucoup », soupire le major Malnuit. « Certaines fois, on n’arrête pas une minute. On enchaîne une intervention après l’autre », continue Jean-François Jallat.
Depuis un quart d’heure, déjà, leur voiture fait route vers la caserne. C’est la fin de la patrouille. Ils n’en ont pas fini pour autant. Il leur faut encore rédiger les rapports de leur tournée, renseigner correctement les comptes rendus opérationnels (CRO).
Ils restent ensuite en alerte jusqu’à 8 heures du matin. Ensuite, ils peuvent dormir sereinement : ils ne seront plus réveillés qu’en cas d’événement particulièrement grave.
Jean-Baptiste Ledys