Le ministre de l’Intérieur en visite
Enfin ! La nouvelle caserne de gendarmerie de la compagnie de Narbonne, à Montplaisir, a été officiellement inaugurée hier, en présence du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux. Les gendarmes avaient quitté en octobre dernier l’ancienne caserne Roger, située sur l’avenue Anatole-France, qui avait fait son temps.
Le ministre a dévoilé la plaque qui inaugure la nouvelle caserne. Un moment symbolique qui a son importance : «On ne le voit qu’une fois dans sa carrière», a confié un gendarme. Le commandant Christophe Galtier, patron des gendarmes de la circonscription de Narbonne, reconnaissait également : «Il est rare d’avoir un projet immobilier de cette envergure. Il est aussi important d’avoir le message du ministre qui est venu soutenir les forces de sécurité intérieure».
Le ministre est également venu donner un message un peu plus politique concernant «l’hémorragie des effectifs de gendarmerie et de police». Bruno Le Roux a adressé une question à ceux qui voudront bien l’entendre : «Comment des responsables politiques ont-ils pu baisser la garde en terme de moyens ?». Le ministre a cité, en référence, des études qui montraient dès 2000 que le XXIe siècle serait emprunt de «fortes tensions religieuses, et une violence en hausse. Tout ceci était prévu». L’affaire Théo s’est imposée en filigrane dans l’intervention du ministre. Il a tenu à rappeler aux forces de sécurité leur exigence en «matière de déontologie en cas d’intervention, et le respect total de ces règles». Histoire de rappeler, finalement, que l’interpellation de Théo à Aulnay-sous-Bois n’a rien d’un «tragique accident», comme l’avait indiqué précédemment, peut-être un peu maladroitement, le ministre de l’Intérieur.
«Des améliorations de travail»
C’est un projet ancien qui vient trouver une conclusion avec la visite du ministre de l’Intérieur. Dès 2003, l’idée d’une nouvelle gendarmerie est lancée, puis en 2015 c’est le début des travaux, en octobre 2016 le déménagement et enfin, hier, inauguration. Ce nouveau bâtiment moderne, dont le maître d’ouvrage était Alogea, apporte de nouvelles améliorations de travail. «Par exemple, nous avons la cellule Mélanie qui permet d’entendre dans un cadre adapté les victimes des infractions sexuelles», a expliqué le commandant Galtier. Jusqu’à maintenant, les enfants ou adolescents étaient entendus au centre hospitalier afin que les enquêteurs recueillent leurs déclarations de la manière la moins perturbante possible. Cette réalisation a coûté près de 17 millions d’euros.91 logements pour les gendarmes et leur famille ont été créés. 58 gendarmes ont leur bureau dans le bâtiment. Car aujourd’hui, l’avantage est de pouvoir regrouper cinq unités différentes du corps de la gendarmerie. Auparavant éparpillés sur la zone, sont réunis la brigade de proximité de Narbonne, la brigade de recherches de la compagnie, le peloton de surveillance et d’intervention de la compagnie (PSIG Sabre), la brigade motorisée et l’unité de commandement.
Alliance police interpelle le ministre
En marge de l’inauguration de la nouvelle gendarmerie à Montplaisir, Bruno Le Roux a fait un arrêt de 10 minutes au commissariat, en ville, comme précisé sur son programme. Une délégation du syndicat Alliance Police de l’Aude et des Pyrénées-Orientales a été reçue par M. Le Goff, conseiller police auprès du ministre de l’Intérieur. Différents thèmes ont été abordés, comme celui des effectifs. Il a été demandé l’octroi de 10 fonctionnaires à Narbonne et à Carcassonne. Le syndicat a voulu mettre l’accent sur les cycles horaires, conditions de travail, avancements et sécurité des policiers. Pour appuyer leurs demandes, un cahier revendicatif a été remis.