Chers camarades,
En s’adressant à la Nation, le président de la République a rappelé que « sans ordre républicain, il n’y a ni sécurité, ni liberté ». « Cet ordre, ce sont les policiers et gendarmes sur notre sol qui l’assurent », « ils sont exposés à des risques quotidiens en notre nom » et « méritent la reconnaissance de la Nation ».
Dans le prolongement, le ministre de l’intérieur et le secrétaire d’État m’ont adressé un courrier dans lequel ils nous redisent leur confiance et leur soutien. Parce qu’ils ont mesuré l’émotion que font naître dans nos rangs les mises en cause, les accusations, chaque fois qu’elles sont infondées et instrumentalisées, ils nous écrivent que « les gendarmes, sous l’uniforme bleu de la loi, sont des femmes et des hommes dont la vie n’est qu’engagement et courage ».
Et partout, j’entends des témoignages de soutien envers votre action quotidienne dont je connais la difficulté et les risques.
Ces paroles nous confortent et nous obligent.
La gendarmerie est une institution faite d’honneur et de dévouement. Elle n’est pas – et ne sera jamais – raciste ou xénophobe. Et elle n’a pas de complaisance envers ceux d’entre nous qui seraient tentés d’outrepasser leurs prérogatives ou d’user de la contrainte sans discernement.
Nous sommes au service de la population, de toute la population y compris, et peut-être surtout, de celles et ceux qui nous dénigrent. C’est notre grandeur, c’est notre défi !
D’active ou de réserve, nous servons ensemble la même cause, le même pays, nous répondons au même appel. Gendarme est un état difficile, exigeant, dangereux, mais quelle que soit notre place, c’est un état au service des autres. Toujours au service des autres. C’est pour cette raison que vous accomplissez chaque jour vos missions avec passion, dévouement, ferveur, sur les territoires que vous êtes chargés de protéger en métropole, outre-mer ou à l’étranger. C’est pour cette raison que je suis si fier de vous.
Être gendarme, c’est savoir que l’on n’est pas en charge d’autorité pour être au-dessus de la loi, mais pour la servir et la faire appliquer. C’est être conscient que l’uniforme ne nous donne pas un avantage, une supériorité ou une impunité, mais au contraire qu’il nous oblige. Car notre pays nous charge d’une mission. Et parce que nos concitoyens nous font confiance.
Être gendarme, c’est agir, s’engager et combattre, en étant prêt à résister à toutes les tentatives visant ouvertement à contourner et détourner la République. Je sais combien c’est votre état d’esprit, je sais que vous servez avec cette même conviction, et je vous en remercie. Vous êtes indispensables et irremplaçables dans notre société démocratique pour répondre présent à l’appel des personnes vulnérables, des victimes, des plus faibles, pour répondre présent à l’appel de ceux – tous ceux ! – qui ont besoin de nous.
Je veux enfin vous faire une confidence. Enfant, petit-fils d’immigrés espagnols, j’étais fier de mon père et de son uniforme de gendarme, fier de ce qu’il était devenu par son travail et sa persévérance. Aujourd’hui, je suis plus fier encore de porter cet uniforme. En ces moments parfois tourmentés, je voulais partager avec vous cette fierté. Soyez fiers d’être ce que vous êtes, soyez fiers de faire partie de ce corps d’élite, pétri de l’exemplarité qu’imposent les principes d’honneur, de patrie, de valeur et de discipline.
Ce métier est un service, un devoir que nous accomplissons dans le respect des règles et des droits, avec conscience et avec cœur.
C’est notre fierté, que rien ne pourra altérer. C’est la grandeur de la gendarmerie. C’est l’honneur des gendarmes.
Général d’armée Christian Rodriguez,
directeur général de la gendarmerie nationale