DOSSIER. Le groupement de gendarmerie varois quitte Le Mourillon pour s’installer à La Valette en septembre
Publié le
Un pan de l’histoire de la gendarmerie nationale s’apprête à tomber à Toulon. Le groupement de gendarmerie départementale du Var*, installé à l’origine à Draguignan, avant de rejoindre la ville préfecture, boulevard Grignan, va trouver un nouveau toit à La Valette.
Le chantier du futur siège varois de la gendarmerie nationale, débuté à l’été 2013 au cœur de l’écoquartier d’Entrevert, est en cours de finition. Bureaux, locaux techniques et logements sont depuis un an et demi en construction sur le terrain d’État de 57.000 m2 dont la moitié en espace boisé classé.
La société Erilia, qui compte à son actif la réalisation de douze casernes de gendarmerie en France, livrera son premier groupement de gendarmerie départementale à l’Etat le 20 septembre. (Illustration DR)
Le terrain a été mis à disposition de la société Erilia via une autorisation d’occupation temporaire d’une durée de trente-trois ans, à compter de 2012.
Charge à la société, qui a déjà réalisé douze gendarmeries en France dont deux dans le Var (Collobrières et La Farlède), de concevoir et de mener le chantier pendant trois ans.
L’État locataire durant 30 ans
La société consacrera les trente années restantes à l’entretien et à la maintenance. Ce bien retombera, ensuite, en 2045, dans le giron du domaine public de l’État. À la rentrée de septembre 2015, l’entreprise Erilia, associée au promoteur Adim, du groupe Vinci**, livrera une réalisation qui aura coûté 48 millions d’euros.
La surface habitable de 11 629 m2 sera occupée par 120 logements pour les familles, et 4.700 m2 réservés au bâtiment de la gendarmerie, dont 2.921 m2 de bureaux.
Le groupement comprendra 120 logements de type T2 au T6 et trois villas. (Photos Hervé Torregrossa)
Ces locaux permettront aux unités de gendarmerie appelées à être transférées sur La Valette de «se mettre en ordre de bataille afin d’être prêtes le 1er septembre », explique le lieutenant-colonel Laurent Le Gall, commandant en second du colonel Damien Choutet, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Var.
La Marine intéressée par le terrain actuel
Le gros œuvre étant terminé, les ouvriers s’attellent au second œuvre, au revêtement de façade, et aux aménagements intérieurs.
Tel un chef d’orchestre, Gilbert Valentino, monteur d’opérations auprès d’Erilia veille au bon déroulement d’un chantier complexe, notamment parce que le bâtiment accueille des services de sécurité.
Ce transfert sans création de nouvelles unités va laisser vacant un site toulonnais, implanté sur un boulevard Grignan stratégique et en façade portuaire. Ce terrain a de fortes chances d’attirer les convoitises ? Restera-t-il dans le giron de l’État ? La Marine nationale, en quête de nouveaux logements, a déjà visité le site l’année dernière.
Le chantier du futur siège varois de la gendarmerie nationale a débuté à l’été 2013 au cœur de l’écoquartier d’Entrevert (à droite).
*Le Var est maillé d’un ensemble d’unités dépendant du groupement de gendarmerie départementale : cinq compagnies de gendarmeries, un escadron départemental de sécurité routière, deux brigades nautiques, une brigade de prévention de la délinquance juvénile.
**L’équipe technique se compose d’un cabinet d’architectes (Ami Bader Bal), de bureaux d’études, et l’entreprise générale Campenon Bernard.
Des logements plus confortables,des bureaux plus fonctionnels
Oubliés les problèmes d’infiltration dans des vieux bâtiments du boulevard Vincent-Allègre… Ce transfert contribuera aussi à diminuer le coût des loyers pris en charge par l’État.
Les gendarmes et leurs familles vont pouvoir prendre un bol d’oxygène en s’installant à La Valette. Les premiers vont retrouver des bureaux fonctionnels, et les familles vont bénéficier de logements aux normes actuelles. Oubliés, ainsi, les problèmes d’infiltration dans des vieux bâtiments du Département, boulevard Vincent-Allègre…
La caserne toulonnaise, boulevard Grignan ne pouvait abriter que quarante des 80 gendarmes répartis sur les différentes unités de Toulon. La moitié de l’effectif était logée à l’extérieur de la caserne, dans le secteur civil.
«Le but est de regrouper l’ensemble des familles dans une caserne neuve et fonctionnelle », explique le lieutenant-colonel Le Gall.
Au-delà d’affirmer une volonté de regrouper des unités, ce transfert contribue, aussi, à diminuer le coût des loyers, pris en charge par la gendarmerie nationale.
L’État-major travaille actuellement sur le planning du déménagement, lequel pourrait s’étaler sur quatre à six semaines, afin de permettre aux familles de s’installer dans de bonnes conditions.
Les différentes unités (lire ci-dessous) vont ainsi rejoindre un bâtiment central de trois étages, à l’architecture contemporaine, reposant sur quatre poteaux, et bien intégré dans le site.
Bâtiment administratif : suivez le guide
Comment les unités qui auront désormais «des bureaux fonctionnels qui vont répondre à leurs besoins »vont-elles s’articuler ?
En rez-de-chaussée, vont s’implanter la brigade motorisée, la brigade de Toulon et le Psig.
Au premier étage, s’installera le groupe de commandement de la compagnie et celui de l’escadron départemental de sécurité routière, la brigade de recherche de Toulon, la brigade départementale d’information et de renseignement judiciaire,
Au deuxième étage. L’État-major du groupe de commandement du groupement.
Ce bâtiment, a répondu à un cahier de charges particulier pour assurer le fonctionnement de certains services. C’est le cas notamment du laboratoire, implanté en rez-de-chaussée du bâtiment, pour les techniciens d’investigation criminelle (isolation, ventilation..). Plus spacieux, il sera appelé à être visé par un comité d’accréditation de la police scientifique et technique.
Autre nouveauté, la surface du centre d’opération de renseignement de la gendarmerie (Corg), une salle opérationnelle « armée » 24 h/24, va être triplée, passant de 40 à 120 m2.
Les six unités qui vontrejoindre le site valettois
Le transfert du siège du groupement de gendarmerie départementale va permettre de réunir un certain nombre d’unités.
Le siège du Groupement de gendarmerie du Var, actuellement sur le boulevard Grignan, et ses services (l’état major, le centre opérationnel et toute la logistique).
La compagnie de Toulon, et la brigade de Toulon, implantées bd Vincent-Allègre.
La brigade de recherches de la compagnie de Toulon.
Le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig), basé dans une caserne valettoise.
Le groupe de commandement de l’escadron départemental de la sécurité routière (EDSR).
La brigade motorisée de Hyères.
Le déménagement du groupement de gendarmerie en quelques chiffres
Investissement
48 millions d’euros : tel est le montant de l’investissement financé par des prêts accordés en totalité à Erilia par la Caisse d’épargne Provence-Alpes-Corse. Charge à la gendarmerie nationale de verser un loyer annuel (non communiqué). Lequel couvrira le remboursement de l’investissement, le gros entretien, la maintenance et les frais de gestion.
Logements des familles et des militaires
Le groupement de gendarmerie départemental comprendra 120 logements de type T2 au T6 : 112 en collectifs pour les familles,huit appartements destinés aux gendarmes adjoints volontaires répartis dans 7 bâtiments de quatre étages maximum, chacun équipé d’ascenseur, et trois villas destinées aux officiers.
Un habitat estampillé HQE
Isolation thermique renforcée, unités de panneaux solaires sur chaque bâtiment pour la production d’eau chaude, chauffage collectif à partir d’une chaudière à bois, susceptible, en cas de maintenance, d’être remplacée par deux chaudières à gaz, eau de pluie récupérée pour alimenter les sanitaires des locaux de services : le bâti est estampillé « haute qualité environnementale » (HQE), avec une certification, conformément aux exigences imposées au concours lancé en 2010 par l’État.