Articles

Le - Le gendarme Jérôme Lebouc spécialisé en cyber criminalité

Vimoutiers

Le gendarme Jérôme Lebouc spécialisé en cyber criminalité

Gendarme depuis 10 ans, Jérôme Lebouc est en poste à la brigade territoriale de Vimoutiers relevant de la COB (communauté de brigades) de Gacé. Il est spécialisé en cyber criminalité depuis 2011. Entretien.

18/11/2016 à 15:35 par rveilnormand

Le gendarme Jérôme Lebouc intervient auprès des enfants à partir du CM2 et des collégiens, à la demande des responsables d'établissements. -
Le gendarme Jérôme Lebouc intervient auprès des enfants à partir du CM2 et des collégiens, à la demande des responsables d’établissements.

En tant que cyber gendarme quelles sont vos missions ?

« J’ai un rôle de correspondant en lien avec la section de recherches de Caen. J’épaule mes collègues gendarmes de la COB lorsqu’ils ont un dossier touchant aux nouvelles technologies avec internet et les réseaux sociaux. Étant Officier de police judiciaire, je mène mes propres enquêtes, qu’elles soient liées avec la cybercriminalité ou non. Car, à côté, il y a aussi tout le quotidien propre à une brigade territoriale. Je ne suis pas devant mon ordinateur à longueur de journée. J’effectue également des interventions de prévention en milieu scolaire sur le territoire de la COB et de la compagnie d’Argentan-Alençon. J’en fais cinq à six, annuellement ».

Quels messages faites-vous passer aux jeunes ?

« Je ne leur fais pas de longs discours. Je leur parle concrètement avec des exemples qui les touchent afin qu’ils se questionnent et se méfient de ce qu’ils peuvent trouver sur internet et sur les réseaux sociaux. Ils ont des côtés louables. Mais, ce sont des terrains de chasse pour des gens perfides et avides de victimes. Je constate que 90 % des élèves de 5e ont un profil Facebook, alors que l’âge minimum requis est de 13 ans. Les enfants vont de plus en plus précocement sur internet, dès 7-8 ans. Le premier pare-feu reste les parents. Mais souvent, ils sont eux-mêmes dépassés. Les jeunes doivent aussi prendre conscience qu’on ne peut pas tout dire ni tout faire, comme le harcèlement sur internet. Ce phénomène se développe, malheureusement. Il peut être dévastateur ».

À quels types de cyber délinquance avez-vous affaire localement ?

« Les gens sont essentiellement victimes d’escroqueries. Cela va du site internet proposant un taux de crédit très attractif, aux petites annonces, en passant par la demande d’argent, via Facebook ou internet. Les adresses IP, qui constituent l’ADN du net, révèlent que les auteurs sont souvent basés à l’étranger, en Afrique centrale. Il y a également les insultes via Facebook, Twitter, Snapchat, YouTube ainsi que quelques cas de pédopornographie portant sur des échanges d’images en provenance de l’étranger. Ici, nous n’avons pas d’affaires liées à la radicalisation par internet. Et quoi qu’il en soit, ce serait géré par une cellule spécialisée ».

Pourquoi avoir choisi cette spécialisation ?

« Le sujet m’intéresse et c’est dans l’ère du temps. C’est un plus sur le plan professionnel d’autant que les affaires se multiplient. Et puis, cela me donne la possibilité d’intervenir dans les écoles, de créer du lien avec la jeune génération en lui montrant que le gendarme n’est pas uniquement là pour faire de la répression. Il fait aussi de la prévention afin de les protéger.

Quels conseils avez-vous à donner aux internautes ?

« De toujours rester vigilant quand on va sur internet. De se méfier des annonces trop alléchantes ou d’un pseudo-ami qu’on ne connaît pas. Les arnaques sont de plus en plus sophistiquées avec des logos officiels d’organismes par exemple. Il ne faut jamais donner ses coordonnées bancaires, photos, carte d’identité ou relevé d’identité bancaire. En cas de problème, il ne faut pas hésiter à venir nous voir ».

Sourcewww.lereveilnormand.fr

Be Sociable, Share!