Jeudi 9 avril 2015 à 9h00
Côtière – Laura Charif:« Accompagner et rassurer les victimes de violences intrafamiliales »
Laura Charif est la nouvelle Intervenante Sociale en Gendarmerie (ISG) pour le secteur de la Côtière.
À 25 ans, Laura Charif est la nouvelle Intervenante Sociale en Gendarmerie(ISG) pour le secteur de la Côtière.
En poste depuis janvier, elle représente l’AVEMA (Aide aux victimes et médiations dans l’Ain). L’association, qui assure des permanences à Beynost, a notamment pour but d’accompagner dans leurs démarches les victimes de violences intrafamiliales.
Pourquoi avoir fait le choix de s’implanter sur la Côtière ?
Le but de l’AVEMA, c’est d’essayer de couvrir au maximum tout le département de l’Ain, qui est très étendu. Le problème c’est que géographiquement, l’AVEMA est basée sur Bourg-en-Bresse et que les personnes ne peuvent pas forcément venir, physiquement. Avec cette permanence, on travaille encore plus en lien avec les brigades de Miribel, Montluel voire même Meximieux.
La création de la ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire) est entrée en ligne de compte ?
Effectivement. Le poste d’ISG vise à agir en complémentarité du travail des gendarmes pour intervenir dans des situations d’ordres conjugal et intrafamilial.
Ils ont régulièrement des situations, récurrentes ou non, de conflits conjugaux et violences conjugales et n’ont pas forcément le temps, ni les compétences pour gérer toutes ces situations.
Du coup, on est là pour pallier à tout ça, prendre le relais une fois qu’ils sont intervenus. On prend alors le temps avec les personnes pour les informer, les orienter et les écouter. Le dépôt de plainte n’est pas évident pour tous et nous sommes là pour expliquer ce que cela engendre et comment cela va se passer.
Comment se passe précisément votre accompagnement ?
Tous les matins, je prends connaissance des événements de la nuit auprès du groupement de gendarmerie de l’Ain. Je fais le tri. Je me charge alors uniquement de l’intrafamilial et du conjugal.
Je contacte la brigade correspondante, pour faire un lien, savoir s’il y a nécessité que j’intervienne. Mes questions sont souvent les mêmes : Est-ce qu’il y a eu des violences verbales ou psychologiques ? Le couple est-il connu ? Y a-t-il des enfants ?
S’il y a nécessité que j’intervienne, je prends alors les coordonnées des personnes, je fais un premier contact et je leur propose un premier rendez-vous pour faire le point, savoir où ils en sont, s’il y a des démarches à faire, ne serait-ce : comment prendre un avocat ? Comment divorcer ? Comment protéger ses enfants ?
La lutte contre ce type de violences est aussi une priorité ?
Effectivement et les gendarmes ont ce réflexe de me contacter directement. Si en journée une personne se présente en gendarmerie, et qu’elle ne veut pas déposer plainte, on me contacte.
Votre travail peut-il être psychologique ?
On est dans de l’écoute active, mais pour l’aspect psychologique on a des psychologues à l’AVEMA qui sont là pour proposer un suivi.
Il s’agit déjà de rassurer les personnes ?
On a fait le choix de ne pas accueillir les personnes en brigade.
Le but c’est de les rassurer sur les démarches judiciaires et l’intervention des forces de l’ordre. C’est parfois compliqué de passer la porte d’une brigade, pourtant ça ne les engage pas forcément à déposer plainte. On est là pour expliquer comment cela va se passer.
Comment se passe votre découverte du territoire ?
Il y a une difficulté d’être à la limite du Rhône et de l’Ain car des gens sont parfois domiciliés dans le Rhône. Mais nous sommes là pour faire le lien. On travaille avec les ISG du Rhône et ce poste tend à se développer car le but est d’essayer d’en mettre dans toutes les zones. Dans l’Ain, on est implanté à Bourg-en-Bresse, Oyonnax ou Gex.
Avez-vous constaté, sur la Côtière, de gros besoins ?
Je suis en augmentation de prise en charge de situations, car le poste commence à être connu. Il faut que tout le monde prenne ses marques. J’ai pris le temps de faire le tour des brigades et des services sociaux. C’est un gros travail de partenariat. L’ISG est au centre et permet de faire le lien entre les services sociaux de secteur, les services de gendarmerie, la personne, le tribunal, les juristes, etc.
Julien Plazanet, CLP
Permanences les mardis et jeudi toute la journée à la Villa Monderoux de Beynost et renseignements au 04 74 32 27 12.