La ligne bleue (Thin Blue Line), un symbole d’extrême droite pour l’IGGN. Les gendarmes sanctionnés
- Camille
- 05/03/2023
- 11:00
L’IGGN (l’Inspection générale de la gendarmerie nationale) demande à ses officiers de relever les manquements des personnels affichant la ligne bleue, un symbole jugé d’extrême-droite.
Un appel à la «vigilance» et à d’éventuelles sanctions. Le général Alain Pidoux, à la tête de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a envoyé mercredi un message enjoignant la hiérarchie à être attentive à l’utilisation par leurs troupes de la thin blue line (fine ligne bleue).
Ce symbole qui représente le rôle des forces de l’ordre dans la société : une barrière bleue entre les citoyens et les délinquants et, donc, entre le bien et le mal.
«En février 2021, j’avais été amené, en qualité de référent déontologue, à émettre un avis sur le port, sur les tenues de service, de l’emblème du mouvement “the thin blue line”, écrit le patron de l’IGGN dans un message également rapporté par l’Essor de la gendarmerie. J’attire aujourd’hui votre attention sur le fait que cet avis demeure totalement d’actualité, et qu’il n’est pas inutile de faire les rappels nécessaires et, éventuellement, de relever les manquements consécutifs à la fois au port d’un insigne non réglementaire sur la tenue, mais aussi à la violation du devoir de réserve et de neutralité.»
Le général Alain Pidoux se réfère à l’avis qu’il avait rendu il y a un peu plus de deux ans. En février 2021, il s’était prononcé sur le cas d’«un gendarme mobile qui arbore sur son gilet pare-balles un scratch dorsal représentant l’emblème thin blue line». Le déontologue écrivait qu’il «n’est pas prévu [que les gendarmes] puissent acheter puis porter des équipements non agréés et non réglementaires auprès de fournisseurs ou site internet privés». Comme celui de Thin Blue Line France, cité par l’avis.
Ce dernier était accompagné d’un «dossier illustratif», composéde plusieurs photos montrant des gendarmes arborant la ligne bleue, et publiées sur les réseaux sociaux par Thin Blue Line France.
Cet avis n’a pas empêché l’entreprise, dirigée par la femme d’un gendarme, de continuer à publier en ligne de nombreux clichés de personnels de la gendarmerie s’affichant en tenue avec le symbole au cours des deux dernières années. La responsable de l’entreprise avait précédemment répondu à Libération avoir bien «pris connaissance» de cet avis de 2021, et disait comprendre «la volonté de la gendarmerie de protéger l’institution afin d’éviter toute récupération possible», tout en niant le sens politique de ce symbole.