La gendarmerie sollicitée en 2019 sur le front social
- Écrit par David Coquille vendredi 7 février 2020 10:38
En région Paca, la gendarmerie, c’est près de 7 000 personnels dans 172 brigades territoriales et 30 pelotons de surveillance et d’intervention. PHOTO d.c.
Féminicides, Gilets jaunes, maintien de l’ordre : Marc Lévêque, le général à la tête des 5 000 gendarmes de la région, commente l’activité de 2019.
Le général de corps d’armée Marc Lévêque, commandant des 5 000 gendarmes sur les cinq départements de Paca, a dressé un bilan d’activités pour 2019. Si les violences volontaires sont en hausse de 11 % avec 13 000 faits, « le taux d’élucidation est élevé, ce qui ne console pas la victime », nuance le général. Les atteintes aux biens baissent de 3 % dont les cambriolages, en recul de 8,8 %.
S’agissant des féminicides, deux cas sont survenus en 2019 : les meurtres de Vidauban et de Tarascon qui ont marqué l’opinion. « Je comprends la réaction sociale », explique Marc Lévêque qui se dit d’ailleurs surpris « que cette attente sociale ne se soit pas cristallisée plus tôt ». La gendarmerie a « bien identifié l’attente croissante de la société et s’efforce de l’accompagner » mais « ce serait un péché d’orgueil de dire qu’on a les solutions », déclare-t-il proposant d’ailleurs d’élargir la réflexion sur les violences conjugales aux violences intrafamiliales. La gendarmerie entend améliorer ses procédures opérationnelles tant d’« action collective » que de « gestion des situations individuelles en temps réel ». Le contenu des formations continues sera renforcé. La qualité de prise en charge des victimes est essentielle. « Une fois qu’on a réglé à chaud une situation, quelle contrainte impose-t-on à l’auteur des violences ? Le problème du logement est souvent crucial. Concrètement comment s’organiser un samedi soir à 23 heures quand le gendarme cherche un interlocuteur pour trouver un logement d’urgence à une victime ? Il faut une offre de proximité. On ne peut pas envoyer une mère avec ses enfants à 100 km de chez elle, elle a une vie, un métier », explique le général qui attend le déploiement des moyens du ministère de la justice.
1 500 grenades tirées
En maintien de l’ordre, les 1 800 gendarmes mobiles des 16 escadrons d’Antibes à Tarbes ont été fortement mobilisés avec la crise sociale (gilets jaunes et réforme des retraites). « J’ai demandé à mes troupes de s’organiser pour ne pas se mettre psychologiquement et physiquement dans la zone rouge. » En 2019, ils ont tiré 1 500 grenades lacrymogènes dont 7 grenades F4 de désencerclement. Ce dernier modèle dangereux avec ses 25 gr d’explosif vient d’être remplacé par la grenade GM2L. 200 unités du nouveau modèle ont été déployées dans chaque escadron. « Je n’ai plus de grenade F4. le stock a été écarté. »
D.C.