La gendarmerie de Routot porte le nom du résistant Charles Poper
Beaucoup d’émotion vendredi 20 septembre à Routot. La gendarmerie a été baptisée « Caserne Adjudant-Chef Charles Poper » en présence des membres de sa famille.
Publié le 25 Sep 19 à 9:34
« Quand on m’a téléphoné pour m’annoncer cet hommage, j’ai ressenti beaucoup d’émotion. » La voix douce et légèrement tremblotante, Agnès Poper, la nièce de Charles Poper, parvient difficilement à trouver les mots pour exprimer sa fierté. A ses côtés, sa fille Sandrine Michel et ses petits-enfants Alexia et Benjamin Michel.
Vendredi 20 septembre 2019, cette famille résidant dans les Yvelines était invitée à participer à l’inauguration de la nouvelle gendarmerie de Routot (Eure) baptisée « Caserne Adjudant-Chef Charles Poper ». Si les 23 militaires de la brigade l’ont intégrée en 2017, celle-ci n’avait encore jamais été officiellement inaugurée.
Une grande cérémonie s’est déroulée à l’entrée de la caserne, en présence de nombreux élus locaux, des gendarmes de la Compagnie de brigades de Pont-Audemer et du Général Bruno Arviset, Commandant de gendarmerie de la région Normandie. Les enfants de l’école élémentaire de Routot étaient également présents pour entonner la Marseillaise.
Membre du Maquis Surcouf
Né le 28 mars 1906 dans le département de l’Allier, Charles Poper est nommé gendarme en 1932. Promu successivement maréchal des logis chef en 1940, adjudant en 1945 et adjudant-chef en 1947, il sert dans les brigades de Pont-Audemer, Routot et Villers-sur-Mer (Calvados). À partir de 1946, il est affecté à deux reprises en Tunisie, puis termine sa carrière à Givors (Rhône) après un passage à Bressuire (Deux Sèvres).
Mais Charles Poper n’a pas été un « simple » gendarme. En 1942, alors affecté à la brigade de Pont-Audemer, il s’engage dans la Résistance. Quelques mois plus tard, désigné pour prendre le commandement de la brigade de Routot, il devient en parallèle le chef de la section locale du Maquis Surcouf et prend le nom de « Paul 1 ». Précieux agent de renseignements, il entraîne les hommes du maquis à l’utilisation des armes et combat à leurs côtés. Il contribue également à la distribution de faux papiers pour protéger les maquisards et participe au sabotage d’une rampe de lancement d’avions-torpilles.
Une épouse résistante
Démasqué par l’ennemi en juillet 1944, il se cache pour échapper à la mort. Il intègre en août 1944 un régiment des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) et devient capitaine dans l’armée clandestine. Son épouse, Henriette Poper, s’engage également dans la Résistance comme agent de liaison. Elle devient la trésorière générale au bureau de l’intendance d’un bataillon de FFI. Elle décède le 9 mars 1989. Quant à Charles Poper, il s’éteint le 13 août 2003 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et repose au cimetière du Vésinet.
Agnès Poper lui rend hommage :
« Lorsque son épouse est décédée, je l’ai recueilli chez moi. J’ai vécu dix-sept ans à ses côtés. C’était quelqu’un de gentil et généreux. Il était de toujours à l’écoute et de bonne humeur. C’était pour moi un papa. »
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Les membres de la famille de Charles Poper étaient invités à l’inauguration de la nouvelle gendarmerie de Routot, vendredi après-midi. De gauche à droite Benjamin Michel, Sandrine Michel, Agnès Poper et Alexia Michel. Au second plan, Pascal Fossé, lieutenant et ancien commandant de la brigade de Routot (Eure). (© L’Eveil de Pont-Audemer)
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Par : Stéphane Fouilleul