La gendarmerie de Landerneau célèbre son tricentenaire
Publié le 28 janvier 2022 à 17h11
Avec un retard imposé par la pandémie, la gendarmerie de Landerneau a célébré, ce vendredi, son tricentenaire (1720-2020).
1720. Devenu roi quelques années plus tôt à l’âge de cinq ans, Louis XV n’est pas encore en âge de régner et la France vit sous la régence de Philippe d’Orléans. La peste signe son grand retour dans le pays faisant des ravages en Provence et décimant même la moitié de la population de Marseille (45 000 morts). On ne parle pas encore de gendarmerie mais de maréchaussée.
« Si aujourd’hui cette gendarmerie atteste d’un attachement à un ancrage territorial, elle met aussi en lumière que cet ancrage est le fruit d’une longue réflexion ainsi que l’héritage de ce que fut la maréchaussée », rappelle d’ailleurs le colonel Jean-Philippe Depriester, numéro deux des gendarmes du Finistère.
Organisation en brigades
La maréchaussée (tout comme la connétablie) est née au Moyen-Âge durant la Guerre de Cent Ans. Il s’agit alors d’un corps de cavaliers chargé, sous l’Ancien Régime, de maintenir l’ordre dans les armées en luttant notamment contre la désobéissance et la désertion. Entre autres. Si la connétablie est supprimée au XVIIe siècle, la maréchaussée demeure et son autorité ne se cantonne plus aux seuls militaires mais s’étend à l’ensemble de la population. Elle disparaît en 1791 au profit de la gendarmerie nationale.
Pourtant, c’est bien 1720 qui est l’année prise en compte pour célébrer le tricentenaire de la gendarmerie de Landerneau. Pourquoi ? Parce que c’est celle qui marque l’entrée en vigueur du concept de brigade. Celle de Landerneau a d’abord pris ses quartiers dans la Maison de la Duchesse Anne également appelée, à juste titre, Maison de la Sénéchaussée (ou encore Hôtel de Rohan). Elle y restera jusqu’à la fin du XIXe s.
Un temps à Kergréis
En 1890, la gendarmerie de Landerneau s’installe en effet rue Hervé Dunant. Mais, en 1976, jugé vétuste et inadapté, le bâtiment est détruit. Il en faut un autre. Le nouveau sera construit en lieu et place de l’ancien pour un coût de 2,5 millions de francs.
Mais que fait-on des militaires pendant la démolition et la reconstruction ? Ces derniers seront relogés pendant un an et demi dans la Cité Caventou, à Kergréis. Trop éloigné du centre-ville regrette alors l’adjudant-chef Cordier. Ce dernier pourra pousser un « ouf » de soulagement lorsqu’en mai 1978, la nouvelle gendarmerie est inaugurée par le député Louis Goasduff.
Mais, le neuf ne le reste jamais très longtemps et la compagnie de gendarmerie de Landerneau attend aujourd’hui la construction d’une nouvelle caserne.
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Avec, notamment, la disparition de la Police nationale en 2004, les effectifs de la gendarmerie n’ont cessé de grimper. Entre la brigade territoriale, la brigade de recherche, le Psig et le groupe de commandement, la caserne de Landerneau compte 50 militaires.
Mais, construit en 1978, le bâtiment actuel ne correspond plus aux standards d’aujourd’hui. En outre, il ne permet pas aux gendarmes, mobilisables 24 h/24 h, de loger sur place. Ce que devra permettre la nouvelle gendarmerie qui sera construite zone du Bois Noir. La ville va en effet y acheter un terrain sur lequel Finistère habitat va construire le bâtiment en question qui sera ensuite loué à la gendarmerie.
Début des travaux en 2024
Ce vendredi, le colonel Jean-Philippe Depriester a détaillé le calendrier prévisionnel de ce nouveau projet : choix du terrain en 2022, plan en 2022-2023, début des travaux en 2024, réception de la nouvelle caserne en 2026.