Sally est une chienne berger malinois âgée de 6 ans. C’est l’équipière de l’adjudant Florent Delage ; elle spécialiste des «stups» et des billets au sein du Psig castrais.

Sally est un bélier : le caractère bien trempé, un tantinet impulsive, faut pas la chercher même si elle a un bon fond ; et surtout, elle est passionnée : son truc, c’est chercher et chercher encore la truffe en l’air. Mais les caractéristiques de son signe astrologique — née en avril voilà bientôt 6 ans — Sally les porte surtout dans ses gènes de berger belge malinois.

Un couple formé dans le Lot

Ses qualités, elle les a développées au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie à Gramat (Lot). C’est là que l’adjudant Florent Delage a fait sa connaissance puis la conduite àCastres pour y rejoindre la compagnie et l’équipe du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig).

«Tout commence par le recrutement, la mise en condition, le «débourrage» et le suivi médical des chiens, indique l’adjudant. Ensuite, interviennent trois stages de formation de l’équipe, futur nouveau maître et chien, d’une durée de 14 semaines. Il y aura également des stages de recyclage».

Sally, elle, vient d’achever une formation complémentaire : celle de la recherche des billets de banque. Cette compétence s’ajoute à celle qu’elle maîtrise en matière de stupéfiants (trois odeurs différentes). Son maître ne tarit pas d’éloges sur son malinois : «Je ne la voulais pas trop grande, car c’est plus facile pour les fouilles dans des endroits exigus et confinés, précise-t-il. Elle a le bon format et elle est très agile, vive, chipie même. Franchement, même si ses deux prédécesseurs étaient très bons, c’est la meilleure. Elle est aussi très sociable. C’est important pour l’avenir ; notamment parce qu’un jour ou l’autre, elle rejoindra mon domicile pour sa retraite».

Pas de contact avec la matière

Le travail de Sally, comme de son maître, est quotidien (4 heures, sauf intervention) : entretien physique et recherche. «Nous disposons d’un lieu spécialement aménagé qui reproduit un appartement, une cave… On travaille aussi sur véhicules. Il faut varier le plus possible les parcours». Et de souligner : «Ça marche au jeu et à la récompense. Et elle adore jouer. Il n’y a évidemment aucun contact avec la matière. Quant au maître : il doit lui aussi se remettre en question tous les jours, être régulier, rigoureux et patient.»

Sally, pour l’instant, ne vit pas au domicile de son propriétaire. «Elle a son chenil à la compagnie, indique l’adjudant. Il est important qu’elle réside toujours au même endroit. ça la rassure. C’est son territoire.»

Repères

Le chiffre : 18

interventions >en janvier. Le couple chien maître ne chôme guère, d’autant qu’il peut intervenir sur toute la région.

Psig : force d’intervention de 15 hommes

Pas peu fier le commandant castrais Emmanuel Garrigue : dans le cadre des présélections pour une affectation sur un poste de maître-chien (afin de combler des départs, dont celui de Florent Delage), les deux premiers furent issus de sa compagnie ! L’un des deux sera affecté à Toulouse et l’autre à Castres. «Il faut notamment effectuer un parcours de 8 km en tenue d’intervention en moins de 45 minutes», précise le commandant.

Le Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) castrais est dirigé par l’adjudant-chef Arnaud Wilhelm, 40 ans, 7 ans de Psig «par souhait». Auparavant, ce dernier a fréquenté la communauté de brigades de Labruguière… après avoir fait un «séjour» en Garde Républicaine. Il a sous ses ordres un effectif jeune et motivé… et entraîné ! Au total, un effectif de 15 hommes, dont 8 gendarmes adjoints volontaires. «Les Psig constituent des unités dont la vocation prioritaire est la lutte contre la délinquance de voie publique, menée de manière préventive et dissuasive dans les secteurs et les périodes les plus sensibles,souvent en appui de la brigade de recherches ou territoriale, signale Arnaud. Nous sommes la première unité d’intervention, après, c’est le GIGN. Tous les ans, nous avons des tests physiques obligatoires avec des barèmes particuliers.»

On comprend mieux la «perf» de l’équipe alignée lors de la dernière course pédestre La Ronde givrée qui s’est permis de toiser celle de la Légion !

Vladimir le retraité

Après Orko, décédé à 16 ans et demi dont 8 de retraite, Florent a accueilli chez lui Vladimir, 12 ans. Un retraité en pleine forme. «Le maître-chien garde son chien», précise-t-il.

16 ans au Psig castrais

L’adjudant Florent Delage est Castrais encore pour quelques mois. En effet, à la faveur d’un nouvel échelon (chef), il sera prochainement muté à Tarbes… avec sa chienne. Originaire de Périgueux, âgé de 47 ans, Florent aura passé plus de 16 ans dans la sous-préfecture tarnaise au sein du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig). Auparavant, il était passé par le Psig du Pays-Basque, la mobile à Cherbourg (6 ans) et la brigade du Lot (6 ans). Le Psig reste toutefois l’unité qu ‘ il affectionne particulièrement : «J’aime le terrain, l’action et le travail en équipe», dit-il. Ajoutant, évidemment : «Et j’aime les chiens depuis toujours. Et c’est en arrivant à Castres, lors de la création du Psig, que je suis devenu maître-chien…»