Le rallye s’est couru du 18 mars au 5 avril dernier, au Maroc
Après un an et demi de préparatifs (recherche de budget, stage de pilotage, stage de navigation, acquisition et préparation du véhicule…), deux gendarmes, Émeline et Ingrid, qui fut en poste à Châteaurenard, ont participé au fameux rallye Aïcha des Gazelles, premier raid hors-piste en 4×4 et 100% féminin, en navigation à la carte et à la boussole. Il s’est couru du 18 mars au 5 avril dernier, au Maroc.
Aujourd’hui en poste dans d’autres brigades, les deux amies ont organisé, vendredi à l’entreprise « Sokoloff environnement », une rencontre pour remercier les sponsors des environs de la cité des tours, qui leur ont permis de réaliser leur rêve. Ce fut l’occasion pour la « Sista Team », équipage 206, de partager avec eux quelques souvenirs et belles images de cette aventure.
Deux enquêtrices basketteuses
Maréchales des logis-chefs à la ville, les deux enquêtrices passionnées de sport et compétitrices dans l’âme s’étaient rencontrées en équipe gendarmerie de basket-ball en 2014. Et si elles ont décidé de mener à bien ce projet un peu fou, c’est parce qu’elles ont été « conquises par les côtés humanitaire et sauvage de ce défi. »
Quant au rallye, il n’a pas commencé sous les meilleurs auspices : lors des vérifications techniques du départ, à Nice, la découverte d’une fuite sous le moteur les a envoyées directement chez le garagiste. « Finalement, nous n’avons pas participé à la journée festive car nous sommes restées au garage toute la journée pour suivre les mécaniciens qui ont travaillé non-stop. Après 10 heures d’attente, nous avons pu prendre la route vers Barcelone où nous embarquions le lendemain. »
Tout s’est ensuite vite enchaîné. Après plusieurs jours de bateau et sur la route pour descendre jusqu’à Erfoud au Maroc, lieu de départ officiel de la course, un prologue, et 8 jours de course les attendaient avec deux étapes marathon de 48 heures chacune. « Nous avons traversé des paysages rocailleux, ensablés, montagneux… Et forcément les dunes. Nous étions quelque peu inquiètes les premiers jours du fait de notre mésaventure à Nice mais le véhicule a bien tenu le choc. Il n’a pas failli. Chaque jour, l’organisation levait tout le camp à 4 h du matin pour un départ 2 heures plus tard. Nous parcourions de 100 à 150 km par jour en allant d’une balise à une autre avec pour seul moyen de repère : notre carte et notre boussole dans des paysages désertiques », relatent les deux sportives. Si 160 équipages étaient repartis sur cinq parcours journaliers, il leur arrivait de ne voir aucune voiture pendant des heures. Heureusement, elles ne se sont jamais trop égarées. « Nous avons fini nos étapes en grappillant toujours un peu plus de places et finalement, nous nous sommes même prises au jeu du classement. Nous avons terminé le rallye 8e sur 103 en première participation et 26e sur 134 au général. »
Pendant tout le rallye, elles ont reçu de nombreux soutiens de leurs familles, amis et même d’inconnus, qui leur ont envoyé des mails très appréciés. Et, belle récompense, leur projet et leur classement leur ont permis également d’attirer l’attention des plus hautes autorités de la gendarmerie. Le directeur général leur a même envoyé ses encouragements personnels pendant la course. Et à leur retour, il les a reçues pour les féliciter. Bref, ce fut une magnifique aventure !
Nelly Combe-Bouchet