«Kalach» et munitions découvertes par les gendarmes
Faits divers – Soual (81)
Deux comparutions immédiates hier au tribunal de Castres : à la barre, l’un après l’autre, deux compères interpellés mardi matin par les gendarmes à Soual. Une comparution immédiate pour tous deux en raison de leur passé déjà bien chargé malgré leur jeune âge : 4 mentions (alors qu’il était mineur) et deux procédures en cours pour le plus jeune ; 7 mentions pour le second.
Mardi donc, vers 8 h 30, une opération de gendarmerie a eu lieu dans un appartement de la commune de Soual. Sur mandat délivré par le parquet, les gendarmes étaient à la recherche d’un petit «caïd», mineur mais déjà réputé comme particulièrement dangereux. Dans cet appartement se trouvaient une quinzaine de personnes dont deux enfants en bas âge. Mais, disons-le tout de go, l’individu recherché, lui, ne s’y trouvait pas. Évidemment, pour s’en assurer, les forces de l’ordre ont fouillé une à une toutes les pièces de manière énergique. Et elle le fut d’autant plus, que, dans une chambre, les gendarmes ont rapidement découvert rien de moins qu’une arme de guerre et trois chargeurs remplis de munitions ! Les trois chargeurs étaient posés sur un canapé et l’arme avait été dissimulée sous du linge. Du linge sous lequel d’ailleurs étaient également saisis 47 g de résine de cannabis placée dans un paquet de cigarettes. L’occupant de la chambre, âgé de 22 ans depuis mercredi, a immédiatement été interpellé.
Achetées 800 € à Toulouse
Le jeune homme a affirmé hier avoir acheté la «Kalach» et les munitions 800 € dans le quartier des Isards à Toulouse «pour se défendre» d’un groupe d’une dizaine de jeunes de Mazamet qui le terroriserait, et où figure justement le caïd mineur que recherchaient les gendarmes ! «Cela ne vous autorise certainement pas à détenir une arme de guerre», a lancé le procureur.
Ce garçon ne fut donc pas le seul à se voir passer les menottes aux poignets au cours de l’intervention de mardi : dans l’agitation bien compréhensible, un autre garçon, âgé lui de 19 ans, aurait eu «un coup de sang», selon les termes de son avocat, après que les gendarmes ont involontairement bousculé un enfant qui se trouvait sur leur passage. Insultes, menaces de mort et rébellion – coups de pieds à l’appui – ont été la démonstration concrète de cette poussée d’adrénaline. Il a même fallu le «taser» pour enfin le maîtriser. Au passage, deux gendarmes ont pris des coups et l’un d’eux a eu deux doigts luxés.
Le jeune «énervé» a écopé de 9 mois dont 6 avec sursis, avec mandat de dépôt, 18 mois de mise à l’épreuve, obligation d’indemniser les victimes. Pour l’autre : 12 mois ferme dont 6 avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve, et révocation d’un sursis d’un mois ; par contre, lui, n’a pas été maintenu en détention en raison de son état de santé.