Besançon
Jugé pour avoir appelé 178 fois les gendarmes en moins d’un an
Un homme de 42 ans était appelé à comparaître devant le tribunal ce vendredi. En l’espace de 11 mois, il a appelé à 178 reprises les gendarmes de Besançon et de Valdahon alors qu’il a déjà été condamné à six reprises pour des faits identiques.
Par V. C. – 13 avr. 2021 à 20:09 | mis à jour à 21:53
C’est la bête noire des gendarmes de Valdahon et de Besançon. Un homme connu de tous les opérateurs qui monopolise les lignes pour rien. Après lui avoir demandé à plusieurs reprises de stopper ses coups de fil, la gendarmerie a déposé plainte pour « appels malveillants réitérés en récidive ».
L’homme de 42 ans était appelé à comparaître mais il ne s’est pas présenté à l’audience, laissant son avocate Esther Guillemard le représenter.
Les faits ont débuté à l’été 2019. L’homme compose le 17 puis outrage et profère des insultes racistes à l’égard des gendarmes qu’il a au téléphone. Les forces de l’ordre localisent l’appel et se rendent à son domicile. Le mis en cause refuse d’ouvrir la porte, puis une fois la patrouille partie, il rappelle la gendarmerie pour expliquer qu’il était chez lui mais qu’il n’a pas ouvert.
« Vous êtes payés à rien foutre »
Au fil des mois, il rappelle les forces de l’ordre avec des pointes à 23 appels pour le 17 avril et le 2 mai. « Vous êtes payés à rien foutre », harangue l’homme. Ou encore : « Vous n’avez qu’à changer de métier ». Parfois, il téléphone le lendemain pour s’excuser des propos qu’il a tenus la veille. Mais malgré les remontrances des gendarmes, l’homme poursuit ses coups de fil à répétition.
À deux reprises, il va les solliciter pour des interventions fictives : une agression et un incendie criminel. Les gendarmes vont se déplacer. Et par deux fois vont tourner les talons devant ces fausses alertes. Ils ont donc décidé de déposer plainte contre ce curieux personnage.
L’homme est bijoutier en Suisse
Le quadragénaire a déjà été condamné à six reprises pour des faits de même nature : appels répétés, insultes ou encore propos racistes. Ce vendredi, il a choisi de ne pas venir devant le tribunal et de laisser son avocate, Me Guillemard, défendre ses intérêts. Elle a évoqué la version de son client concernant l’agression et l’incendie qui, pour lui, ont bien eu lieu. Selon lui, dans ces deux cas, les auteurs ont fui avant l’arrivée des gendarmes. Enfin, elle a rappelé qu’il travaillait comme bijoutier en Suisse, pour le compte d’une marque de luxe.
Le procureur de la République, Julien Babé, a déploré son comportement et son manque d’explications lors de sa garde à vue. Il a demandé une peine de six mois ferme. « En l’absence de monsieur, un aménagement de peine est à exclure. » Le jugement a été mis en délibéré.
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