JONCOURT (02) Trente gendarmes pour saisir des armes de guerre
PUBLIÉ LE 06/01/2016
Un père et son fils étaient soupçonnés de détenir une Kalachnikov. Le préfet a ordonné une perquisition administrative. Sanction : amende avec sursis.
L’état d’urgence n’aime pas les passionnés. Encore moins quand il s’agit d’armes. Un père de famille de 50 ans et son fils de 19 ans ont fait les frais d’une comparution devant le tribunal correctionnel de Saint-Quentin, mardi 5 janvier avec, au final, une sanction de 1 000 € avec sursis. Leur tort : posséder des armes, issues des deux guerres mondiales et récupérées ici et là lors des différentes bourses organisées dans la région. Mais, voilà, les attentats du 13 novembre ont changé la donne. La moindre information remontant aux oreilles des gendarmes peut se transformer très vite en une opération matinale.
Ces deux-là l’ont pourtant joué discrètement. Personne (ou presque) n’était au courant de cette passion. Même pas la femme du quinquagénaire qui ignorait tout de cette collection d’une vingtaine d’armes de guerre : une mitrailleuse, des pistolets, fusils, cartouches de 9mm et 7.62, des carabines. « Un rêve d’armurier », souligne la présidente Sabine Orsel. Les gendarmes ont même retrouvé des baïonnettes. Les deux prévenus sont bien en peine d’expliquer la raison de cette passion. « À quoi ça sert ? », demande la présidente. « À savoir qu’on les a. » Certaines sont démilitarisées, d’autres toujours en état de marche. Tout leur a été confisqué suite à une perquisition administrative concoctée par le préfet, le 4 décembre.
Dès 7 heures, les képis ont fouillé toute la maison de Joncourt (nord de Saint-Quenin) après avoir fait chou blanc dans une autre habitation d’Étaves-et-Bocquiaux, à une dizaine de kilomètres à l’est. Les gendarmes ont « soupçonné la présence d’une Kalachnikov », qu’ils n’ont jamais trouvée. Reste une énigme qui a brûlé les lèvres de Gilles Laurent, leur avocat : « On n’a jamais su qui » avait fourni cette information.