Ivre sur l’autoroute, il lance des objets sur les gendarmes entre Fabrègues et Perpignan
Publié le 06/08/2019 à 08:51 / Modifié le 06/08/2019 à 02:17
Le prévenu, âgé de 23 ans, a été condamné à 18 mois de prison avec mandat de dépôt.
Il aurait « aimé être millionnaire, conduire une voiture puissante » pour ne pas être rattrapé. Mais la réalité s’est rappelée à lui, en même temps que les gendarmes du peloton autoroutier de Poussan qui ont interpellé le maçon, sans emploi, dimanche matin après plus d’une heure de poursuite sur l’autoroute A9, entre Fabrègues et Perpignan.
Ce lundi 5 août, le prévenu de 23 ans était présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Montpellier. À l’aube, la conduite dominicale du jeune Catalan avait alerté les vacanciers en chemin sur l’autoroute des vacances. Sa voiture, à la trajectoire pas tout à fait rectiligne, faisait des embardées sur l’asphalte, frappant à plusieurs reprises la glissière de sécurité. Alertés, les militaires de Poussan s’étaient lancé à sa poursuite.
« On a échappé à une hécatombe ! »
Le suspect avait continué son trajet erratique, poussant son break Peugeot à 170 km/h. Papier toilette, bouteille en plastique, couverture, il lançait à ses poursuivants tout ce qui lui tombait sous la main pour tenter de conserver son avance. L’équipée sauvage a fini en tête à queue dans les Pyrénées-Orientales après un ultime choc contre la barrière métallique.
Interpellé, il présentait un taux de 0,97 mg d’alcool par litre d’air expiré et refusait catégoriquement de se soumettre à un teste salivaire. Il était parti de Cannes quelques heures avant, avait ingurgité plusieurs bières avant de prendre la route. Son casier judiciaire comporte plusieurs mentions pour des délits routiers. « Jusqu’à présent, la justice a été très clémente avec vous », prévient la présidente de l’audience correctionnelle, Geneviève Boussaguet.
Le jeune homme avait notamment exécuté des Tig (travail d’intérêt général) et un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Depuis, il avait passé son permis et acheté une voiture. La carte grise du break, barrée, n’était pas encore à jour, le véhicule pas assuré.
Le procureur Stéphane Beres décrit « une course-poursuite sur l’autoroute, un week-end de grand départ », pointe le « comportement irresponsable » du conducteur qui aurait affirmé : « Je n’avais pas envie de m’arrêter, ce n’était pas prévu dans mon programme. »
« Les bras m’en tombent. Il garde au visage un petit sourire pendant l’audience mais il n’y a là rien d’amusant. On a échappé à une hécatombe sur la route alors qu’il est, a minima, sous l’emprise de l’alcool ! », juge le représentant du parquet. Il requiert 18 mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt. « Vous pourrez envisager la révocation d’un sursis d’un an, vous constaterez l’annulation du permis de conduire… »
Pour la défense, Me Hayet Djefaflia souligne que le comportement du chauffard « ne peut se comprendre qu’au regard du trouble psychiatrique pour lequel il est suivi. En dehors de cette attitude problématique sur la circulation routière, il est respectueux du cadre que l’on peut lui poser. Le problème, c’est l’alcool… »
« Inexorablement, plus le casier judiciaire s’allonge plus les peines s’allongent » conclut la présidente à l’heure du délibéré. Le prévenu a été condamné à 18 mois de prison dont six de mise à l’épreuve pendant deux ans. Avec obligation de soins, de travail ou de formation. Le tribunal a prononcé la révocation de six mois de sursis simple avec mandat de dépôt. Le prévenu devra attendre un an avant de repasser son permis de conduire.
JEROME MOUILLOT