Insolite : les perles des appels reçus par les gendarmes berrichons
Jeudi 19 mars 2020 à 18:32 – Par Gaëlle Fontenit, France Bleu Berry Châteauroux, France
Depuis le début du confinement, policiers et gendarmes sont sur le pont pour s’assurer que personne ne sort sans motif valable. Mais beaucoup de berrichons leur téléphonent pour se faire préciser les règles. Certaines questions font sourire !
Depuis mardi midi, il est interdit de sortir dans la rue sans un motif valable et son attestation dérogatoire. Des milliers de Berrichons, soucieux de ne pas être pris en faute, ont donc téléphoné aux forces de l’ordre avant de mettre le nez dehors pour s’assurer que leur interprétation du texte était valable. Petit florilège des appels les plus insolites reçus par les gendarmes de l’Indre et du Cher.
« Je peux aller faire une belote chez le voisin ? »
C’est sans conteste la dernière case « déplacement bref, à proximité du domicile, lié à l’activité physique individuelle » qui interroge le plus. Il faut dire que tout est question d’interprétation. Certains appellent pour savoir s’ils doivent annuler leur partie de tennis, leur promenade à cheval (le cheval étant en pension à une quinzaine de kilomètres de là), la partie de pétanque ou encore la belote programmée avec les voisins. « On a même des gens qui nous ont appelé pour savoir s’ils peuvent aller faire un barbecue entre voisins… » témoigne un gendarme. Bien sûr, pour tout ceux-là, la réponse est non. « Il doit s’agir d’une sortie brève, qui ne nécessite pas de prendre la voiture et qui se fait seul ! » explique t-il.
« Et sortir étendre le linge, je peux ? «
D’autres sont dans l’excès inverse et demandent l’autorisation de passer le pas de la porte pour aller dans leur propre jardin. « Est ce que je peux passer la tondeuse » est l’une des questions qui revient le plus régulièrement semble t-il. La réponse est oui, à condition que le jardin soit contigu à la maison et que vous respectiez les heures définies en mairie pour les relations de bon voisinage.
« On a une dame qui a appelé pour savoir si elle pouvait étendre son linge… » s’amuse un personnel des forces de l’ordre.
Le retour de la délation
Certains trouvent un avantage à ce règlement et profitent de la pandémie de coronavirus pour régler leurs comptes : » On a eu des gens qui appelaient pour dénoncer un voisin avec qui ils avaient déjà un passif » reconnait un gendarme. « Quelqu’un a appelé pour dénoncer quelqu’un de sa famille qui prenait la voiture sans motif valable ou encore ce voisin qui a dénoncé des enfants qui jouaient devant la maison » raconte un autre.
Des habitudes difficiles à changer
Pour certains enfin, le pli est difficile à prendre tant les habitudes sont ancrées. Ainsi, un couple de personnes âgées a téléphoné pour savoir s’ils pouvaient aller à deux aux commissions : « Madame n’a pas le permis, et Monsieur ne sait pas faire… » Vous comprenez Monsieur le gendarme, il se trompe toujours dans la marque de yaourts« . L’occasion pour les gendarmes de rappeler que les courses doivent se faire seul sauf s’il est absolument nécessaire d’être accompagné (lorsqu’il n’y a absolument aucune solution de garde pour un enfant par exemple).
Bref, il y a encore un peu de pédagogie à faire en matière de confinement…
Gaëlle FontenitFrance Bleu Berry