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Ils veulent garder la boîte à pandores

Sécurité

Les élus de la Montagne Noire se sont réunis devant la brigade de gendarmerie du Mas-Cabardès pour demander le maintien de l'unité menacée de fermeture./ Photo DDM, Roger Garcia

Les élus de la Montagne Noire se sont réunis devant la brigade de gendarmerie du Mas-Cabardès pour demander le maintien de l’unité menacée de fermeture./ Photo DDM, Roger Garcia

Plusieurs élus de la Montagne noire ont répondu présents, hier, à l’appel de Gilbert Batlle, le maire du Mas-Cabardès, pour demander le maintien de la brigade de gendarmerie, menacée de disparition dans le cadre d’une réorganisation territoriale.

À la fin des années soixante-dix, ce rassemblement organisé hier matin devant les locaux de la brigade de gendarmerie du Mas-Cabardès aurait été jugé incongru. Quarante ans et bien des bouleversements sociétaux plus tard, des «petits» maires, agglomérés autour de Gilbert Batlle, le premier magistrat du Mas-Cabardès, demandent d’une même voix le maintien d’une unité de gendarmerie en zone rurale.

Dans le cadre d’une réorganisation territoriale, la gendarmerie de l’Aude souhaite fermer la brigade locale et renforcer l’unité de Conques-sur-Orbiel. Les brigades de Saissac et de Cuxac-Cabardès assurant à l’avenir la surveillance de tout le Nord de ce secteur. Pour Gilbert Batlle, c’est la fermeture d’un service public de trop. «Nous n’avons plus de médecin, plus de trésorerie», déplore le maire du Mas. Même la Poste a plié les gaules et laissé la place à une agence postale. Il ne reste plus qu’un duo de pandores (1). Alors Gilbert Batlle a décidé de sonner le rappel des troupes. Après avoir réuni le 14 mars plusieurs élus du cru pour les tenir informés des projets du groupement de gendarmerie, il a tenu à crier publiquement son mécontentement. Soutenus par tous les maires concernés par la fermeture de la brigade, une vingtaine d’entre eux se sont réunis devant les portes de la brigade.

De Lastours à Salsigne, de Fournes-Cabardès à La Bastide, de La Tourette-Miraval à Villanière, le même sentiment d’abandon prévaut aujourd’hui. Pour autant, les maires n’entendent pas courber l’échine. D’ici quelques jours, le préfet recevra Gilbert Batlle et le colonel Sébastien Gay, le commandant du groupement de gendarmerie, afin de faire le point sur le dossier. Mais on le sent bien, les maires ruraux ont la sensibilité à fleur de peau. Le maire de Salsigne, Stéphane Barthas, rappelle que «nos villages ne disposent pas de police municipale». Tout aussi prompt à ferrailler avec l’État, Max Brail, le maire de Lastours, tient un discours de combat rappelant au passage, et à qui veut l’entendre, qu’en son temps, une association avait réussi à faire échouer le projet d’enfouissement technique de Lassac. «La gendarmerie n’est pas fermée et ne fermera pas, martèle-t-il à l’adresse de ses collègues. Et de regretter : «Aujourd’hui ce sont les élus qui doivent aller chercher l’information alors que c’est à l’État de nous la fournir. Cet état nous ignore et c’est inadmissible. Aujourd’hui, des gens, dans des bureaux, décident sans connaître le terrain de ce qui est bon pour nous !» Soutenus dans leur action par la sénatrice Gisèle Jourda et le député Jean-Claude Pérez, les élus de la Montagne noire veulent garder du bleu !

(1) Terme d’argot désignant un policier ou un gendarme.

Sourcewww.ladepeche.fr

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