Ils réclament justice pour Claude Jean-Pierre et Didier Assor et dénoncent les violences commises par les gendarmes
Comme dit, comme fait : le « Kolèktif vérité é jistis kont vyolans a jandam » a tenu meeting, ce vendredi 9 avril, devant le palais de justice de Pointe-à-Pitre. Les formations syndicales, associatives et politiques, partie prenante de la lutte contre les violences commises par les gendarmes, avaient appelé, il y a 10 jours, à cette mobilisation.
Une cinquantaine de personnes a répondu présent, dans la matinée.
Ces militants demandent à ce que justice soit faite dans deux dossiers en particulier : celui du Deshaisien Claude Jean-Pierre, mort suite à un contrôle routier, le 21 novembre 2020 et celui de Didier Assor, abattu à Trois-Rivières, par un gendarme, le 15 décembre 2017.
Le dossier Claude Jean-Pierre
Claude Jean-Pierre, dit « Klodo », père de famille âgé de 67 ans, a été hospitalisé au CHU de la Guadeloupe, suite à un contrôle routier de gendarmerie, qui a eu lieu le 21 novembre 2020, dans le bourg de Deshaies. Il a succombé, le 3 décembre 2020, à ses blessures, jugées troublantes par ses proches : des hématomes au visage et une double fracture des cervicales, dont l’une comprimait sa moelle épinière. « Des blessures infligées par les gendarmes » affirment sa famille et ses soutiens qui, depuis, réclament justice.
Depuis le début, la justice coloniale française cherche à ralentir les investigations et, aujourd’hui, nous constatons une volonté délibérée d’enliser la procédure judiciaire.
Kolèktif vérité é jistis kont vyolans a jandam
Le 19 janvier 2021, le procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, a affirmé que les « règles d’interpellation ont été respectées« , par les militaires et a indiqué n’avoir noté « aucune irrégularité » lors du visionnage des images de la vidéo surveillance lors de l’interpellation de Claude Jean-Pierre.
À lire aussi
Justement, le « Kolèktif vérité é jistis kont vyolans a jandam » demande la publication de la vidéo filmée par les caméras de la mairie de Deshaies, « Que chacun prenne ses responsabilités !«
Autres exigences des soutiens de la famille Jean-Pierre :
- La saisine de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, par le procureur de la république (la requête de la famille Jean-Pierre n’a pas été enregistrée) ;
- Les résultats des compléments d’expertises médicales demandées par la famille ;
- Que ka défenseure des droits, saisie par la famille, enquête sur les faits qui se sont déroulés, le 21 novembre dernier, entre les gendarmes et Claude Jean-Pierre ;
- Que la commission rogatoire fasse son travail d’investigation.
Le dossier Didier Assor
Didier Assor a été abattu, le 15 décembre 2017, par les gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale (PSIG).
Ce jour-là, cet homme de 45 ans atteint de schizophrénie, s’était enfermé dans une habitation de la section « la regrettée », à Trois-Rivières. Il avait menacé, avec un coutelas, les militaires venus le maîtriser. Il a reçu 7 balles. L’autopsie du corps a aussi révélé une huitième marque, qui correspondrait à un tir de flashball.
La famille de la victime, qui souhaitait le faire hospitaliser, compte tenu de sa pathologie, estime que l’affaire a été « étouffée« .
La thèse de la légitime défense a été privilégiée par la justice. Mais pour Guy Assor, père de Didier, le gendarme qui a tiré a commis une bavure.