Noyon. Il siphonne du gasoil et asperge deux gendarmes
Pour avoir aspergé les gendarmes avec le gasoil qu’il a volé, André Avril a notamment écopé de six mois de prison avec sursis.
1 AOÛT 2023 Par la Rédaction
«En aucun cas, j’ai jeté intentionnellement du gasoil sur eux.» Face aux magistrats, André Avril, 48 ans tente de se défendre. Ce lundi 31 juillet, il comparaît devant le tribunal de Compiègne pour avoir siphonné le réservoir d’une voiture à Noyon et avoir aspergé de gasoil deux gendarmes qui tentaient de l’interpeller. A l’audience, il ne reconnaît que le vol. Il écope à l’issue de l’audience de six mois de prison avec sursis.
Le vol de carburant, André Avril, intérimaire et déjà condamné pour violence, l’explique ainsi : «Parce que j’étais en panne de gasoil. Je touche 700 euros qui me servent à rembourser mon crédit, après j’ai plus rien.» Mais pour la projection de gasoil au visage des militaires, il plaide le geste maladroit et donc involontaire.
«Couverts de gasoil de la tête aux pieds»
Le 15 juillet, sur le parking de la gare de Noyon, alors qu’il tient dans ses mains le bac dans lequel il vient de vider le réservoir d’une Clio, deux gendarmes tentent de l’interpeller en flagrant délit.
Pris au piège entre deux véhicules, voyant les militaires «le prendre en tenaille», la voleur de gasoil aurait paniqué, déversant par maladresse la moitié du bac plein de carburant sur l’un des gendarmes, avant de projeter l’autre moitié au visage du second. Suite à une projection de gasoil dans les yeux, 5 jours d’incapacité totale de travail seront prescrits à l’un des deux gendarmes. Porteur de lunettes, son collègue s’en sortira sans dommage réel. «Couverts de gasoil de la tête aux pieds», les deux militaires parviennent finalement à interpeller André Avril.
Condamné à une sanction-réparation
Poursuivi pour vol et violence aggravée, André Avril peine à convaincre ses juges de la maladresse de son geste, malgré un certain talent de mime, ses démonstrations logiques et physiques, et les dessins réalisés pour lui par la présidente Laura Constantin.
Cinq mois de prison avec sursis probatoire sont requis par le parquet. Mais puisque «le doute doit profiter» à son client, Me Charlotte de Boislaville plaide la relaxe pour les violences commises à l’encontre des gendarmes.
Reconnu coupable de l’ensemble des faits, André Avril est condamné à 6 mois de prison avec sursis simple. En outre, une “sanction-réparation” est prononcée par le tribunal : André Avril aura l’obligation, dans un délai d’un an, de verser 763,23 euros à la propriétaire de la voiture dont il a siphonné le réservoir, pour la dédommager des réparations occasionnées. A défaut, il devra s’acquitter d’une amende de 1.500 euros.