Il roule à tombeau ouvert pour semer les gendarmes
Justice – Tribunal correctionnel
Huit kilomètres d’une course folle pour échapper à un banal contrôle routier : poursuivi par un motard de la gendarmerie, Antoine D.. a pris tous les risques pour s’échapper. Et en a fait courir aux autres. Il écope d’une lourde peine de prison ferme.
Il avait d’abord fait mine de s’arrêter, puis a ouvert les gaz quand le motard a mis pied à terre. Poursuivi par un second gendarme, Antoine D.. s’est alors lancé dans une course folle, ce 12 avril dernier, à travers les rues de Lavelanet, puis sur la route de Raissac. La D10, sinueuse, dangereuse, sur laquelle le fuyard prendra tous les risques, coupant les virages, doublant sans visibilité, accélérant au milieu des maisons, pour semer le motard lancé à ses trousses. Jusqu’à 130 km/h. «Ce qui devait arriver est arrivé. Vous avez terminé au fossé, conclut le président Hervé Barrié. Pourquoi avez-vous fait ça ?». L’homme l’assure :
– «J’ai eu peur».
– «Peur de quoi ? reprend le magistrat. Pas de mettre en danger le motard lancé à votre poursuite, ou les autres usagers de la route ? Tout ça parce que vous n’avez plus votre permis ?»
Pas de réponse. Le procureur, Karline Bouisset, se lance alors dans un réquisitoire empreint d’une colère froide : «Oui, je suis en colère», martele-t-elle à plusieurs reprises. «Antoine D.. a été prévenu maintes fois. C’est un multirécidiviste. Il a enlevé sa fille. Il a fait prendre des risques insensés aux autres usagers, aux gendarmes, à sa propre fille… Il lui a imposé ce périple qui aurait pu être meurtrier. A 30 ans, il n’a toujours rien compris. Une réponse ferme est attendue de la justice». Le magistrat réclamait un an de prison, dont quatre mois avec sursis. Le tribunal décidera de durcir la mise, en dépit des efforts de Me Marie-France Baqueiro, qui s’était appuyé sur une expertise psychiatrique témoignant des «troubles de la personnalité» de son client.
Sa fille, 6 ans, pleurait à l’arrière
Quand il a tenté de semer les gendarmes, Antoine D.., 30 ans, n’était pas seul à bord de son Renault Scénic dernier modèle. Un de ses amis était assis à ses côtés, ainsi que sa propre fille, âgée de 6 ans, qu’il avait d’ailleurs enlevée à sa mère. Une petite fille terrorisée qui «pleurait de peur», à l’arrière, pendant cette course folle. Sans que ses pleurs ne raisonnent son père, bien décidé à «jouer au con».