Le film n’a duré que quelques minutes , mais il a été repéré presque immédiatement par un service de gendarmerie spécialiste de la veille sur les réseaux sociaux . Jeudi dernier, un Drômois de 27 ans, habitant Bourg-lès- Valence , a filmé et diffusé en direct, sur internet , via le réseau social Periscope, son audition par les militaires de Tournon-sur-Rhône (Ardèche).

Le Drômois avait été convoqué par les gendarmes de la brigade motorisée(BMO) suite à un contrôle routier qui avait eu lieu dans la matinée, à Étables(Ardèche). Son permis de conduire avait été annulé, mais l’homme n’avait pas reçu le courrier l’en avisant. D’où sa convocation, pour lui notifier l’ annulation . Sur le film diffusé en direct, jeudi 11 mai, on voit les images que le Drômois a filmées, dès son entrée au sein de l’ enceinte militaire , puis au moment où il s’assoit dans le bureau. La conversation avec le militaire, dont on ne voit pas levisage, est clairement audible. Des images détectées par un service de gendarmerie spécialiste de la veille sur les réseaux sociaux, qui a pu localiser le lieu d’émission du film. Alertée, la compagnie de Tournon a prévenu les militaires de la BMO. Le téléphone portable a été saisi. L’intéressé n’aurait pas cherché à se justifier et aurait indiqué qu‘il diffusait régulièrement des moments de sa vie privée en direct sur internet.

Pour l’ heure, une procédure pour atteinte à l’ intimité de la vie privée a été ouverte par le procureur de la République de l’Ardèche. Cette qualification tiendra-t-elle ? Car la transmission en direct sur les réseaux sociaux d’images filmées au sein d’une enceinte militaire semble entourée d’un flou juridique.

Periscope est une application logicielle lancée en 2015, que l’on peut installer sur son smartphone , qui permet à l’utilisateur de retransmettre en direct ce qu’il est en train de filmer. Un outil qui, fin mars, a permis aux secours d’intervenir alors qu’un jeune homme menaçait de se suicider en direct sur ce réseau social, à Morlaix ( Finistère ). Mais qui est aussi le lieu de dérapages, comme celui de Serge Aurier, joueur de football au PSG , en février 2016, qui y a insulté son coach , ce qui lui avait valu une mise à pied par le club.