Guingamp. Il filme et insulte les gendarmes puis publie la vidéo sur internet
Très mauvaise idée pour ce jeune homme qui a filmé et insulté des gendarmes à Guingamp, avant de publier la vidéo sur Snapchat. Il a été condamné par le tribunal.
Par Rédaction Guingamp Publié le 8 Oct 20 à 12:08 mis à jour le 8 Oct 20 à 12:10
Vendredi 2 octobre, un homme d’une vingtaine d’années, résidant à Guingamp, a été condamné à 4 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Guingamp pour outrage à une personne chargée d’une mission de service public.
Le prévenu a filmé l’interpellation d’un automobiliste en état d’ivresse, par la gendarmerie le 25 juin 2020 devant la gare de Guingamp, et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux, en insultant copieusement les forces de l’ordre. « Bandes de bâtards, fils de putes de flics… En disant sur la vidéo que les internautes ont loupé quelque chose… », détaille le président du tribunal. « Les gendarmes vous identifient et vous interpellent. Vous trouvez que ce sont des choses à faire ? Qu’est-ce qui vous a pris ? » demande le juge.
« Les faits sont absolument inadmissibles »
« Ben non », répond le prévenu, qui bredouille quelques explications en précisant qu’il avait enlevé la vidéo peu de temps après, ajoutant que seuls 128 personnes l’avaient visionnée. « Pourquoi exciter comme ça la haine vis-à-vis des forces de l’ordre ? », reproche le juge.
Le jeune homme, dont le casier judiciaire fait état de plusieurs condamnations pour vols, conduite sans permis, ou encore port d’arme, a déjà été condamné à 4 mois et 6 mois de prison avec sursis assortis d’un TIG (travail d’intérêt général) et de jours-amendes et d’une mise à l’épreuve, tente pour autant une requête auprès du tribunal.
« Vous demandez, si vous êtes condamné, que cette condamnation ne figure pas sur votre casier judiciaire… Il sera toujours temps de le faire d’ici deux mois. Mais cela ne veut pas dire que ce sera accordé », rétorque le juge.
« Les avertissements n’ont pas suffi. À chaque fois il faut monter dans les peines », lui fait-il remarquer avant de laisser la parole au procureur.
« Quand on voit le casier judiciaire, les faits sont absolument inadmissibles. Dans un contexte national que l’on connaît… », faisant allusion notamment aux mouvements des gilets jaunes, puis à la crise sanitaire et aux manifestations liées aux circonstances de la mort de George Floyd, rappelant que les forces de l’ordre avaient été durement sollicitées ces derniers mois.
« Et dans ce contexte-là, il va y avoir des petits plaisantins qui vont s’amuser à filmer et diffuser sur les réseaux sociaux et en l’occurrence Snapchat. On ne va pas se mentir, dès lors que vous balancez sur twitter ou Facebook, l’information ne vous appartient plus… En cinq minutes elle va être vue par des milliers de personnes », s’insurge le procureur.
« Évidemment que vous avez le droit de filmer, évidemment vous avez le droit d’envoyer ce que vous voulez mais c’est tous les commentaires qui vont avec ! Qu’est-ce que c’est que de jeter l’opprobre comme ça sur des policiers et sur des gendarmes qui font leur travail, cela ne vous regarde pas ! », tente de lui faire comprendre le procureur en lui faisant remarquer aussi qu’il ne savait rien de la personne interpellée
« C’est détestable »
« Peut-être qu’il avait violé une jeune fille, peut-être qu’il avait tué quelqu’un, peut-être qu’il venait d’importuner les passants, on ne sait pas… Vous n’en savez rien mais vous avez jeté l’opprobre sur toute une profession. Là encore c’est inadmissible », tonne le procureur avant d’enfoncer le clou : « Monsieur, avec votre casier, il est préférable de faire profil bas et d’être irréprochable. C’est détestable qu’aujourd’hui un jeune n’est pas autre chose à faire qu’à utiliser les réseaux sociaux pour balancer ce genre d’information fausse pour jeter l’opprobre sur des policiers ou des gendarmes », conclut le procureur, qui requiert quatre mois de prison, mais ne demande pas la révocation de son sursis probatoire lié à une précédente condamnation et ceci en raison de son jeune âge. « Je préfère vous savoir dans des projets professionnels. Ce n’est pas une faveur ».
Le tribunal suit les réquisitions du procureur et condamne le prévenu à 4 mois d’emprisonnement ferme, laissant le soin au juge d’application des peines d’aménager ou non sa peine de prison. Le jeune homme devra également payer 127 € de frais de procédure.