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Faits divers – Justice

« Il faut faire très attention » : en intervention, les gendarmes berrichons sentent un climat plus tendu

Dimanche 6 juin 2021 à 18:36 – Par Jérôme CollinFrance Bleu Berry

Indre

Les gendarmes de l’Indre et du Cher sentent plus d’agressivité entre les citoyens. Cela se traduit par des interventions parfois plus musclées et où la vigilance doit être de mise en permanence.

Véhicule de gendarmerie
Véhicule de gendarmerie © Radio France – Grégory Jullian

Cette semaine, deux personnes armées se sont retranchées chez elles, nécessitant l’intervention des gendarmes. D’abord dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 juin à Azay-le-Ferron (Indre) ; puis jeudi 4 juin à Pigny (Cher). À chaque fois, les individus ont été interpellés sans problème. Cela marque en tout cas le climat assez tendu des derniers mois. Depuis début 2021, les faits d’atteinte volontaire à l’intégrité physique ont augmenté de 33% dans l’Indre, en zone gendarmerie. Et dans le Cher, les gendarmes ont effectué 53 interventions supplémentaires pour des menaces et chantages.

Plus d’agressivité, plus de tensions … et donc plus de vigilance des gendarmes

Les causes peuvent être multiples. Mais les conséquences de la crise sanitaire et des trois confinements ne sont pas à écarter« Le confinement n’a certainement pas aidé, il peut agir comme un déclencheur de vulnérabilité », confirme le colonel François Haouchine, commandant du groupement de gendarmerie du Cher. « On sent des gens parfois plus agressifs. Nous sommes amenés à intervenir de jour et de nuit dans des situations où les personnes ont un comportement beaucoup plus exacerbé », ajoute-t-il. Un constat partagé dans l’Indre. « On sent véritablement une agressivité entre les particuliers. Cette agressivité, on la sent aussi à l’occasion de nos interventions. On redouble de vigilance », indique le lieutenant-colonel Patrice Vallée, commandant en second des gendarmes indriens.

Dans le Cher, les gendarmes ont bien conscience qu’il n’y a pas d’intervention anodine« Les interventions nous obligent à les affronter avec une intensité supérieure parce qu’elles sont plus dangereuses et plus violentes, c’est un fait », observe le colonel Haouchine. « Il faut être extrêmement professionnel. On fait plus attention parce qu’il peut y avoir des armes », ajoute-t-il. 

Des précautions sont évidemment toujours prises. Mais lors de l’interpellation de l’homme retranché à Azay-le-Ferron, le dispositif a été encore plus important que prévu. « On a pris des mesures de précaution encore plus fortes que celles prises habituellement. On a augmenté les effectifs disponibles, on a réalisé un bouclage complet de la rue, on a demandé aux riverains de rester chez eux », souligne le lieutenant-colonel Patrice Vallée.

On constate une violence accrue vis-à-vis des forces de l’ordre

Un accent mis sur la formation initiale et continue

Cela fait de nombreuses années déjà que les forces de l’ordre sont formées pour faire face à l’évolution des menaces et des comportements des individus sur les terrains d’opération. « Nous avons les équipements adéquats, nous avons fait un effort sur la formation et donc la sensibilisation », appuie le colonel Haouchine, commandant du groupement de gendarmerie du Cher. Mais en 2020, il y a eu 665 agressions avec armes contre les gendarmes, deux fois plus par rapport à 2019« On met en place un module d’enseignement à distance sur le danger des armes et la façon dont on peut se protéger. Tous les gendarmes doivent l’avoir suivi d’ici la fin de l’année », conclut Patrice Vallée.

Jérôme Collin

France Bleu Berry

Source : www.francebleu.fr

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