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Publié le 09/07/2019 à 23:21 | AFP
Des locaux « indignes », un parc automobile « vieillissant » et un « sentiment d’abandon » source de « frustration »: une commission d’enquête dénonce la situation « dégradée » des forces de l’ordre, dans un rapport révélé mardi par Le Figaro et consulté par l’AFP.
La dégradation des conditions de travail des policiers et gendarmes a été « maintes fois analysée et dénoncée », soulignent en préambule les deux auteurs du rapport, les députés Christophe Naegelen (UDI-Agir) et Jean-Michel Fauvergue (LREM), ancien patron du Raid.
Leur commission a été constituée début février, en plein mouvement des « gilets jaunes », qui a mobilisé au plus fort de la crise de nombreux effectifs plusieurs week-ends consécutifs pour assurer les opérations de maintien de l’ordre.
Outre les traditionnelles auditions, dont celle du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, Christophe Naegelen a lancé en juin une consultation à laquelle ont répondu 13.735 gendarmes, policiers nationaux et municipaux, et réservistes.
60 % des gendarmes ont ainsi déclaré ne pas être satisfaits de l’état de leur logement. « Nombreux parmi les femmes et les hommes qui servent dans la police ou la gendarmerie travaillent dans des conditions déplorables, générées notamment par la vétusté des bâtiments », dénonce Jean-Michel Fauvergue, constatant « un sentiment d’abandon ».
Selon une étude de 2017, citée par le rapport, la direction générale de la police nationale comptabilisait 22 % d’immeubles vétustes et 28 % pour la préfecture de police. La situation n’est pas plus enviable pour les casernes domaniales de la gendarmerie dont 80 % ont plus de 50 ans.
Le rapport fait également état d’un parc automobile « vieillissant ». Ainsi, l’âge moyen des véhicules de police est passé de 5,5 à 7,4 ans entre 2012 et 2018.
Les véhicules blindés à roues (VBRG) de la gendarmerie mobile, régulièrement positionnés autour de l’Arc de Triomphe pendant les manifestations de « gilets jaunes », ont eux 45 ans en moyenne.
La gestion des ressources humaines chez les policiers est qualifiée de « coûteuse et source de frustrations », avec une « accumulation exponentielle du nombre d’heures supplémentaires »: plus de 123 millions, soit 164 heures par agent, représentant 272,1 millions d’euros, selon un rapport sénatorial de juillet 2018.
Enfin, le rapport épingle, sans surprise, la persistance des « tâches indues », comme la gestion des procurations électorales, évaluées à 8,7 % de l’activité des policiers en 2018 (contre 9 % en 2017) et « l’alourdissement de la charge procédurale » avec une durée moyenne de 28 heures pour rédiger une procédure.
« La multiplication de tâches administratives toujours plus chronophages et complexes » nourrit la « frustration » des forces de sécurité, selon M. Fauvergue.
09/07/2019 23:20:37 – Paris (AFP) – © 2019 AFP