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Grisy : hommage au gendarme Louis Méchin, tué il y a 70 ans

Anne Collin avec E.T.|09 juin 2016, 20h00 | MAJ : 09 juin 2016, 20h00|0

Grisy-les-Plâtres, ce jeudi 9 juin 2016. Le 3 janvier 1947, le gendarme Louis Méchin était touché mortellement par plusieurs balles lors d’une fusillade avec des malfrats dans ce qui était à l’époque un café-restaurant. (LP/E. T)

Sur la façade blanchie, les mots « café-restaurant » ont été effacés. Seul le Bacchus en bronze au-dessus de la porte n’a pas bougé. Difficile aujourd’hui de deviner le drame qui s’est joué, il y a près de 70 ans, dans cette grande maison du centre-ville de Grisy-les-Plâtres, juste en face de l’église. Pourtant, le 3 janvier 1947, le gendarme Louis Méchin s’écroulait à quelques mètres de cet établissement, après avoir été atteint par plusieurs balles.

C’est à ce fonctionnaire « énergique et courageux » — comme l’écrivaient à son propos ses supérieurs en janvier 1945 —, que l’école de gendarmerie de Montluçon a décidé de rendre hommage ce vendredi. Dès 9 heures, une gerbe sera déposée sur sa tombe à Marines. A 10 heures, une plaque commémorative sera dévoilée sur la place centrale de Grisy, en présence d’une vingtaine d’élèves qui ont choisi le défunt comme parrain de promotion. « Je trouve cet hommage tardif. Mais c’est bien qu’il soit mis à l’honneur », précise M. Roevens, gendre de Louis Méchin.

(DR/Mairie de Grisy.)

Mais que s’est-il passé à l’époque pour que le paisible bourg soit marqué par cet événement tragique ? Tout prend place dans le café de la mairie. Cet estaminet n’est alors pas un bistrot tout à fait comme les autres. Tenu par un certain M. Neveu, le lieu est devenu un repaire pour des gangsters parisiens. Le populaire propriétaire, généreux avec ses clients, est en fait Norbert Dubost. L’homme, bien connu des services de police, est soupçonné d’être l’un des auteurs d’un important casse. Les enquêteurs entendent bien le mettre à l’ombre.

Selon la version rapportée en 1947 par « Stop police », un stratagème est mis en place. Le 3 janvier, deux policiers en civil sont parmi les clients. Les gendarmes Méchin et Dubois de la brigade de Marines sont chargés de ce qui doit apparaître comme un banal contrôle d’identité. Un leurre afin de repérer le suspect sans encombre. Mais les choses dérapent. S’ensuit alors une fusillade entre plusieurs malfrats et les gendarmes. Louis Méchin est touché mortellement.

Deux hommes sont interpellés quelques jours plus tard, dont Marcel Delrue, accusé d’être à l’origine des coups mortels. Tout au long du procès, ce dernier affirmera que c’est un tir accidentel de Dubois qui a causé la mort de Méchin. Sans succès. Reconnu coupable, il est guillotiné le 5 avril 1952.

(Archives départementales du Val-d’Oise/ADVO, BIB PER 10/24.)  Leparisien.fr

Sourcewww.leparisien.fr

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