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Belfort | Justice

Gendarme percuté à Fontaine : 18 mois ferme pour le conducteur

Le chauffard avait percuté un gendarme à Fontaine (90) le 9 février dernier. Malgré 7 ans requis par le parquet, le caractère intentionnel de son geste n’a pas été retenu par le tribunal qui l’a condamné à 3 ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis.

Par Myriam BOURGEOIS – 10 mars 2020 à 19:20 | mis à jour à 19:51

Photo d’illustration ER /Myriam BOURGEOIS

« Un gendarme a failli mourir. Non pas parce qu’il s’est mis dans une situation périlleuse. Mais parce qu’il faisait son travail. Le substitut du procureur Frédéric Lutz, n’a pas mâché ses mots à l’égard du prévenu. Pour lui, le caractère intentionnel ne fait aucun doute : Matthieu Lacreuse a délibérément  foncé sur les gendarmes, ce dimanche 9 février, en milieu de matinée. Et de requérir sept ans d’emprisonnement.

Sept gendarmes se sont assis sur le banc des victimes, mardi 10 mars. Tour à tour, ils ont témoigné. Ont raconté comment ils ont vu une 205 Peugeot rouge arriver à vive allure droit sur eux, alors qu’ils contrôlaient un véhicule à la sortie d’une rave party. Ont expliqué comment ils ont entendu crier l’un d’eux pour prévenir les collègues. Et se sont souvenus d’avoir vu l’un des leurs percuté par le véhicule, projeté sur le capot de la voiture contrôlée avant de retomber lourdement au sol.

« Défaut de maîtrise du véhicule »

Matthieu Lacreuse, 19 ans, ne se souvient de rien. « Une mémoire à géométrie variable », selon le substitut du procureur. À part le vague souvenir d’avoir récupéré son téléphone portable qui lui avait échappé des mains, et d’avoir entendu deux « Poum ». Il faut dire que lorsqu’il a pris le volant ce 9 février, aux alentours de 10 h 30, il était fortement alcoolisé : 2,32 g d’alcool dans le sang.

C’est d’ailleurs sur cet état d’ivresse que son conseil, Me Pichoff, du barreau de Besançon, construira sa plaidoirie. Pour lui, l’acte n’est nullement intentionnel. Son client réaffirme qu’il n’a jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. « Il s’agit d’un défaut de maîtrise de son véhicule » qui découle d’un trio perdant : alcool, fatigue, vitesse.

Outrages et rébellion lors de l’interpellation

Matthieu Lacreuse ne s’arrête pas après avoir percuté le gendarme. Il poursuit sa route, s’engage dans un chemin, mais tente de faire demi-tour lorsqu’il voit qu’un tronc d’arbre l’empêche de passer. Il s’embourbe alors dans un fossé et c’est à ce moment-là qu’il est interpellé. Les gendarmes doivent l’extraire de force du véhicule, il se débat, insulte les forces de l’ordre. De ça non plus, le jeune homme ne se souvient pas. Mais il ne conteste pas non plus.

Dans le box, Matthieu Lacreuse fait profil bas. Il regarde à peine la présidente du tribunal, mais tient à s’excuser. Aucun antécédent judiciaire, un CDD avec promesse d’embauche même s’il doit aller en prison. Ça joue en sa faveur. Le tribunal ne retient pas le caractère intentionnel et requalifie la violence aggravée avec arme dont il est accusé en blessures involontaires. Il est condamné à trois ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans, à l’annulation de son permis de conduire, et à indemniser les victimes.

Source : www.estrepublicain.fr

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