Gard : Rodilhan, sécurisée par 250 gendarmes, sous la menace des anticorrida
A 14 h, les gendarmes maîtrisaient la situation.
Un dispositif exceptionnel de forces de l’ordre boucle ce dimanche 5 octobre la petite ville gardoise et assure des contrôles stricts des voitures et des personnes. C’est sans doute à ce prix que le traditionnel festival taurin pourra avoir lieu ce dimanche.
« Vous vous rendez compte du dispositif mis en place, ça dépasse l’entendement », réagissait ce dimanche 5 octobre au matin un Rodilhanais toutefois rassuré par la présence des gendarmes. Il faut dire que la préfecture, représentée sur place par Christophe Borgus, directeur de cabinet de Didier Martin, n’a pas lésiné sur les moyens mobilisés depuis 8 h 30 ce dimanche matin. 250 gendarmes assurent en effet la sécurité du traditionnel festival taurin, des procorrida et des habitants de Rodilhan. En l’occurrence, 120 gendarmes gardois épaulés par deux escadrons de gendarmerie mobile, plus les services de renseignements territoriaux.
500 anticorrida attendus
Les anticorrida, qui sont attendus en nombre (environ 500) aux alentours de 13 h – 13 h 30, tentent vainement, depuis ce dimanche matin, de trouver des failles aux deux barrages mis en place à la périphérie de la ville où des contrôles stricts, des véhicules et des personnes, les attendent.
LE CONTEXTE
Chaque premier week-end d’octobre, un festival taurin se déroule dans les arènes de Rodilhan. Depuis 2011, les aficionados s’y retrouvent nombreux, autant pour l’affiche que pour l’aspect symbolique du rendez-vous : la défense de leur passion, de leur culture, de ce qui forge leur identité, les toros. Il y a trois ans, l’événement avait en effet dégénéré entre aficionados et anticorrida avec de violents affrontement. Les arènes de cette petite commune de l’agglomération nîmoise s’érigent, depuis, en symbole de la défense de la tauromachie.
« Pour l’heure, on les voit tourner par groupe de 20-30 personnes, reconnaît Christophe Borgus. Comme le maire a pris un arrêté, ça nous a permis de sanctuariser le centre-ville pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de débordement comme ce fut le cas l’an passé. Là, on les empêche de rentrer dans l’hyper-centre où se situent les arènes. Ils se regroupent donc à plusieurs centaines de mètres de là et force est de reconnaître que pour l’heure (Ndlr : midi) aucun incident n’est à déplorer. L’ambiance est on ne peut plus sereine autour des arènes. Maintenant, il faut continuer à être vigilant parce qu’ils vont nous tester toute la journée sur le dispositif. »
Fumigènes et grenades saisis
Si aucune interpellation n’a été effectuée, des fumigènes et des grenades ont été saisis, ce qui montre que ce ne sont pas des « manifestants lambda, ils sont armés donc il faut rester sur nos gardes », renchérissait le représentant de l’Etat. Et de reconnaître que : « Oui, le dispositif est important mais il est à la hauteur des enjeux, tout simplement. En terme de sécurité, quel que soit l’objet d’ailleurs du spectacle, aujourd’hui ça aurait pu être un match de foot, quand on a à faire à 500 personnes déterminées, on met en place un dispositif à la hauteur. »
L’avertissement bouillarguais
Et ce, d’autant plus que ce samedi, une première alerte a eu lieu dans les arènes de Bouillargues où une trentaine de manifestants anticorrida sont entrés sur la piste. Alors qu’ils étaient en train de jeter des clous, ils ont été appréhendés par les forces de l’ordre qui les ont immédiatement fait sortir de l’enceinte. En partant, ils s’en sont pris à de nombreux véhicules stationnés le long de la route.
A noter que la tienta du matin a parfaitement eu lieu sans le moindre incident à déplorer dans des arènes qui, malgré tout, sonnait un peu vide…