Il rêvait d’un ministère depuis des années. Bruno Le Roux, très proche de François Hollande, occupait jusque-là le poste stratégique de président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Sa mission : « tenir » la majorité pour permettre l’adoption des textes clés présentés par le gouvernement. Mais cela ne s’est pas vraiment passé ainsi. La fronde d’une partie des députés socialistes sur les lois Travail et Macron et leur adoption par 49.3 viennent clairement ternir son bilan.

Depuis ces derniers mois, le député de Seine-Saint-Denis ne cachait pas ces envies d’ailleurs. Son nom avait circulé lors des derniers remaniements, sans succès. Le voilà donc nommé place Beauvau. « C’est une grande responsabilité, dans la période, que d’être le ministre de l’Intérieur et d’avoir à assurer la protection totale des Français », a déclaré Bruno Le Roux ce mardi avant de témoigner son « grand respect pour le travail » des policiers.

A 51 ans, l’ancien maire d’Epinay-sur-Seine hérite donc d’un poste régalien, une consécration tardive pour ce fidèle d’entre les fidèles du président. Bruno Le Roux fut notamment porte-parole de campagne de François Hollande en 2012.

Passation de pouvoir

Bruno Le Roux a déclaré mardi, lors de la passation de pouvoir avec Bernard Cazeneuve, qu’il poursuivra « avec sa sensibilité d’élu » les « actions engagées ».
« Pour réussir, il faut de la pondération, de l’humilité » et « le sens de l’État », a indiqué le nouveau ministre dans la cour de l’hôtel Beauvau qui abrite le ministère de l’Intérieur.

Peu avant, le nouveau Premier ministre, visiblement ému et applaudi longuement par les directeurs et les personnels de son ancien ministère, leur a rendu un vibrant hommage. Ils ont « la passion de l’État », le « servent avec loyauté » et « ont la reconnaissance de la Nation ».

Bruno Le Roux, en juin 2015, sur le perron de l’Elysée.REUTERS/Charles Platiau/File Photo

Source : www.rfi.fr